[RP] d'une amie...

C'est quelque peu songeuse et s'interrogeant que Délia poussa les portes de la salle de doléances cette fois.
Elle réfléchissait, tentait de se remémorer la dernière fois qu'elle avait eu de ses nouvelles ou aperçu trace de sa plume dans quelque recoin de la CAO.
Non décidément... ça commençait maintenant à dater. L'encre avait séché, l'écho des voix envolé, la plume... reposée.
Délia avait laissé passer quelques jours puis avait fini par trouver ça louche.
Se disant que peut-être le conseil aurait eu vent de quelque chose et serait un peu plus au courant qu'elle même, elle se trouvait donc là, dans la pièce, à se demander comment formuler sa légère inquiétude.

Toute à sa réflexion, c'est à peine si elle se rendit compte qu'elle manqua bousculer une personne sortant.
un "excusez moi" formulé de manière automatique plus tard, elle reprit soudainement ses esprits face à la porte-parole.

oh, bonjour Chacha.

dis... je me demandais...

enfin, voilà....

Est ce que par hasard le conseil aurait-eu récemment des nouvelles de la baronne de Beuil?

Devant son air surpris, elle se dit que peut-être, il fallait développer un peu.

Je m'explique...

Régulièrement encore nous avions de ses nouvelles à la chancellerie.
Or là, depuis quelques jours, plus rien...

Donc...
enfin, j'espère que...
il ne lui est rien arrivé...

Peut-être en savez vous quelque chose que nous ignorerions?

La regarder, vague lueur d'espoir au fond des yeux. Peut-être eux étaient au courant... Peut-être...

Revenir de la chancellerie en trotinant.

Personne ... personne n'avait vu la Baronne de Beuil nulle part !

Ce n'était pas normal ! Pas normal du tout !

D'habitudes, les serviteurs voyaient tout ... ne disaient rien. Ici, même les serviteurs se mettaient à parler.

Ce n'était pas normal du tout ...

Mais personne d'important n'en parlait.

Person...

Citation :

Est ce que par hasard le conseil aurait-eu récemment des nouvelles de la baronne de Beuil?

Quoi ? En salle de Doléances ?

Je m'arrêtai et ... Dame Delia dou Paradou parlait au Conseil.

Je la laissai achever puis m'avançai à mon tour.

Bonjour, Votre Illustre Grandeur, Madame la Rectrice, Monsieur le Bâtonnier, Monseigneur, Monseigneur, Mesdames et Messieurs les Conseillers, Madame la Baronne de Fayence.

Voilà, je suis également inquiet. Madame la Baronne de Beuil a complètement disparu. Même les domestiques ne savent pas où elle se trouve.

C'est elle qui a les minutes des projets languedociens de traité de coopération maritime ... et plein d'autre choses, qui connait des gens et tout ...

Enfin, ce n'est pas tout ...

Je veux dire, quand une de mes bêtes manque au soir, je vais la chercher.

Ici, une baronne disparait ... et on ne s'en inquiète pas avant plusieurs jours.

Bon, parfois, il y a des ... enfin, les aventures-qui-ne-nous-regardent-pas ... :oops: ... mais ici, même les serviteurs ne savent rien !

... Bon.

Je vais la rechercher.

Qui vient avec moi ?


...


Votre Majesté, Votre Illustre Grandeur, nous aurons besoin de laisser-passer, et d'un mandat, dans le cadre de la coopération judiciaire. Avec tous les sceaux et les breloques qu'il faudra.

Rendez-vous en Arles, dans une semaine à compter d'aujourd'hui.

[Edit Typo]

Mila regarde Iskander, sort une plume, un parchemin et commence à écrire.

Citation :

Poum,

Tu es ma cousine et je t'adore mais là, trop c'est trop !!!! Une délégation d'ambassadeurs veulent quitter la Provence pour retrouver la baronne que tu as séquestrée et perdue... Est-ce que tu te rends compte ? Nous avons subis une guerre, comme vous il y a un an et ce n'est pas le moment de déstabiliser l'économie en laissant des provençaux partir sur les routes parce qu'une berrichonne fait un caprice !!!

Yueel est très inquiet, Delia (Doch) aussi ! Elle est leur amie avant d'être une voyageuse que tu apprécies et que tu veux garder avec toi comme un trophée. Souviens-toi quand Virback t'avait pris Guilhem...

Alors je te le demande, cesse ce caprice avec cet ultimatum des plus sévères, ce chantage même et libère Duchessesherry... ET RETROUVE-LA AUSSI NOM DE NOM !

Mila

Elle attache la lettre à la patte d'un pigeon et l'envoie vers sa cousine.

Iskander, tu comprendras que je ne souhaite pas vous voir quitter la Provence en ce moment. Donc je préfère confier cette missive à un volatile.

Mila s'était finalement assoupie et ce n'est qu'en sentant une douleur au bras qu'elle ouvrit les yeux. Un pigeon obèse lui donnait des coups de bec. Elle le saisit et hésita à ne pas le garder pour le cuire quand elle comprit qu'il portait un message...

J'ai reçu une réponse de Poum.

Elle la lut à haute voix découvrant les mots en même temps que les autres.

Citation :

Mila !

Le souvenir de Virback vient de me donner une idée ! Si je renommais DS ??? Vraiment tu as toujours été là pour inspirer mes plus folles idées je t'en remercie ! Des Provençaux qui viendraient au Berry ? Chouette !! Je peux les garder après ? Dis leurs de vendre leurs champs qu'ils puissent voter FIER !!
Bon sinon je modifie ma rançon ... Laissons tomber les annonces officielles sur la bêtise de ma duchesse tout le monde est déjà au courant ça ne servirait à rien ! Je demande donc !


- Vingt caisse de votre meilleurs vin !
- De la lavande !
- Une confirmation de la venue de la marquise pour la conférence (promis je ne la garderais pas après !)
- et ... un petit panier de produits locaux !

Voilà !! Bisous Poum'

Dame Delia dou Paradou ... soyez la bienvenue.

...

Je souris à la lettre lue par Dame Constance ... Mila.

Cela ressemblait peu à un enlèvement ... enfin, elle ne ressemblait pas du tout à ce genre de personne qui découpe des doigts et vous les envoie comme preuve qu'elle ne les a pas mangés en salade.

Le Père Yueel poussa un drôle de cri. Le pauvre ... s'être tu pendant un certain temps semblait surtout lui avoir donné envie de reparler ...

Du vin, de la lavande, cela devrait pouvoir se faire.

Les contes du Père Yueel, on pourra les emmener, avec le conteur, s'il le souhaite.

Les produits locaux ... les marchés en regorgent, à croire que tout le monde s'était donné le mot pour fabriquer des produits "Typiquement Provençaux", olives provençales, tomates provençales, herbes de Provence, santons provençaux, saucissons d'Arles, calissons d'Aix, huile d'olive sous toutes ses formes, savons de Marseille, sardines géantes de Marseille, tissus, ocres, sans compter les célèbres terrines de mouton aux herbes de la garrigue, Pastaga, imitations de figatelli et jambon pisan de contrebande. Et quelques tartes aux pêches de Vero, sans quoi, ce ne serait pas complet.

Je proposerais à chacun d'amener quelque chose, comme cela, cela ne fera pas de jaloux.

Enfin, on pourrait sûrement caser un peu de tout ça dans un panier ... un grand panier ... une hotte, une manne à linge, ou quelque chose comme ça. Il faudrait une roulotte pour tout porter.

Pour ce qui concerne Sa Majesté ... cela dépend d'Elle ...

Mais, il n'empêche, enlever quelqu'un, c'est très inconvenant. Votre ... ta cousine ne me semble pas s'en formaliser plus que cela mais, bon ...

Puis, plus que tout ... mille biques, on ne laisse pas un des nôtres se faire enlever ! Une ambassadrice qui plus est !

Quand une des nôtres est perdue, on va la rechercher, et quand elle est enlevée, plus encore !

...

Ou bien cela n'a pas tellement d'importance ?

Telle est la question.

Je regardai le Conseil ... qu'en diraient-ils ?

Et Sa Majesté ?

Apparemment, le conseil provençal et l'illustre ne se préoccupaient pas franchement du sort de sa noblesse puisque personne n'avait encore daigner sortir lui apporter une quelconque réponse.

Abandonnant là son siège de la porte comtale, Délia se dirigea vers une chaise abandonnée là dans le couloir, et, s'asseyant, elle commença à sortir de la besace qui ne la quittait jamais son nécessaire à écriture, plume, encre et parchemins.

Réfléchissant longuement avant de tracer les premières lettres, elle finit par se décider et commença sa première missive.

Citation :

A l'intention du comte Elra de Marigny,

Votre grandeur,

je ne sais si vous vous souviendrez de moi, nous nous sommes croisés brièvement il y a de ça maintenant presque un an lors de joutes organisées en Avignon pour l'anniversaire du Marquisat.

Votre fille Sherry est une de mes grandes amies et il est je crois quelques nouvelles à son sujet dont je me dois de vous faire part.

J'avoue que je ne sais trop par où commencer...
Enfin, peut-être par le début, ça restera encore le plus simple.

Bien que partie en voyage sur les routes de France à destination de son cher Poitou, elle nous donnait encore régulièrement de ses nouvelles en Provence à la chancellerie qu'elle a si longtemps géré. Or, il y a de ça maintenant quelques jours, plus rien, plus un mot, plus un pigeon qui nous parvenait. Sur le fond, rien d'inquiétant, un courrier qui se perd, ça arrive tous les jours. Cependant, le temps passant, je commençais à m'inquiéter, d'autres avec moi également, et à me demander si quelqu'un avait eu de ses nouvelles.

Et là... comment dire...
Et bien nous avons appris que la comtesse illustre de Provence avait reçu une lettre quelques jours auparavant. Une lettre signée de l'ancienne maire de Bourges en Berry qui nous disait qu'elle ne voulait pas que Sherry reparte et poursuive son voyage. Elle l'a donc prise en otage, séquestrée, et maintenant réclame une rançon à la Provence.

Rien d'insurmontable, non... Quelques babioles et produits régionaux surtout. Seulement, à ma grande honte, rien n'est fait. Aucune réponse n'est encore parvenue à la ravisseuse. Le conseil comtal provençal auprès de qui nous sommes allés à deux trois demander d'agir et de venir au secours d'un membre de sa noblesse... ne daigne pas nous répondre et la situation en reste là. S'enlise pendant que Sherry est retenue contre son gré...

Vous me voyez désolée de venir à vous avec de si sombres nouvelles, mais je pense qu'il était de mon devoir de vous mettre au courant de tout ceci.

Bien cordialement,
Délia dou Paradou,
Baronne de Fayence, mais surtout une amie qui s'inquiète pour votre fille.

Une première lettre terminée. Pendant que l'encre séchait sur le parchemin, elle la relu attentivement.
Puis, satisfaite, la replia soigneusement en trois avant de la sceller et d'inscrire le nom du destinataire sur le revers.

La posant à côté d'elle, Délia entreprit alors de sortir une feuille vierge et de se lancer dans sa seconde missive.

Citation :

A l'intention du Vicomte de Laragne-Montéglin

Cher vicomte,

Voilà bien longtemps que vous êtes passés en Aix à l'invitation de notre chère Sherry. J'en garde toujours un très bon souvenir et espère que vous allez bien.

Vous n'êtes pas sans savoir je crois que Sherry a quitté depuis maintenant plusieurs mois la Provence pour s'engager dans un long périple sur les routes de France à destination du Poitou. Elle est d'ailleurs il me semble passé par chez vous en Lyonnais-Dauphiné à cette occasion.

Sa dernière étape était Bourges en Berry, où elle est restée quelques temps, continuant toujours à l'occasion à nous donner de ses nouvelles à la chancellerie provençale.
Or, depuis maintenant plusieurs jours, nous ne voyions plus rien venir. Commençant à m'inquiéter et d'autres avec moi, nous sommes partis à la recherche de nouvelles quelles qu’elles soient.
Après avoir frappé à plusieurs portes, nous avons fini par apprendre que la comtesse illustre de Provence avait reçu deux-trois jours auparavant une lettre. Lettre qui lui annonçait que Sherry avait été enlevée et séquestrée par l’ancienne maire de Bourges, qui ne voulait pas la voir continuer sa route et la quitter. Cette nouvelle était accompagnée d’une demande de rançon.
Oh, pas grand-chose en soit, à peine quelques produits régionaux provençaux à faire parvenir jusqu’à la ravisseuse.

Seulement, et c’est là que nous avons un problème, rien n’a été fait. Et bien qu’une deuxième lettre ait été reçue depuis, confirmant cette demande de rançon, qu’à plusieurs nous ayons entrepris le « siège » de la salle de doléance comtale en demandant réponse… Rien, toujours rien. Ni réponse à la ravisseuse, ni même réponse à ses amis qui s’inquiètent pour les rassurer et leur dire que la situation sera réglée au plus vite.

Enfin, je ne désespère pas, pas encore, d’arriver, un jour, à me faire entendre et à les faire réagir. Au pire, nous sommes déjà plusieurs à être prêts à aller chercher Sherry par nous même.

Mais je me devais, je crois, de vous faire part de cette nouvelle, sachant comme vous tenez à notre amie commune.

Bien cordialement,
Délia

A nouveau l’encre à faire sécher avant de plier le parchemin et sceller la lettre.
Se lever et prendre quelques minutes pour se rendre au pigeonnier faire envoyer ces deux lettres. Oh, elle aurait pu demander à un page de se charger de cette mission pour elle, mais elle tenait à s’assurer personnellement que ces plis partiraient au plus vite.

Ceci fait, elle revint vers les portes de la salle du conseil, non sans un rapide coup d’œil en doléances - sait-on jamais – pour y rejoindre le berger dans l’attente d’une hypothétique sortie de conseiller et réponse.

Pas de retour de pigeon encore... Mais l'essentiel est d'avoir prévenu pour l'instant.

Soudain, Chacha qui revient et annonce que le conseil en discute.
Bien, du progrès donc, et elle la remercie de ces nouvelles d'un sourire avant de se servir et Isk avec elle d'un peu de pastaga pour patienter.


[...]


Cette fois elle n'était pas desséchée, mais il commençait à y avoir un risque de se retrouver complètement bourrée, à force d'attendre avec du pastis pour seul moyen de subsistance.
Elle attrapa la cruche et la retourna une dernière fois. Dernières gouttes... Vide.

Délia se releva alors et haussa la voix à nouveau pour se faire entendre.

Bon.

Le conseil discute de tout ça depuis plusieurs jours maintenant.

Peut-on donc savoir si quelque chose de concrêt a enfin été entrepris et où est ce que ça en est?
Ou il compte encore palabrer des mois entiers en se demandant quoi faire?