[RP] Chercher le garçon

Attrapé ! C'est toi le chat !

Et la Blonde de faire demi-tour et de s'enfuir en courant, à travers le dédale de pièces des appartements comtaux. Pieds nus, jupes dans une main et cheveux relâchés, elle avait les joues rouges et les yeux pétillants que donnent l'exercice physique, même en intérieur ! L'avantage d'être gênée par ses jupons était qu'ainsi elle courait environ à la même vitesse qu'Arystote, ce qui évitait bouderies et caprices de mauvais joueur en tout genre. Ahhh, les mômes...

Elle comptait bien en avoir, d'ailleurs, des enfants. Après le mariage, mais pas trop tard. A présent elle était rassurée sur ce point d'ailleurs... La conception n'était pas douloureuse, au contraire. Lui restait à faire l'expérience de la grossesse et de l'accouchement, avant de pouvoir enfin devenir mère, chose à laquelle elle aspirait à présent le plus, puisque son rêve de devenir Comtesse de Provence s'était, lui, réalisé, non sans mal. Les Cianfarano et leur légendaire sens du sacrifice personnel... Qui serait le père desdits enfants, cela elle l'ignorait encore, mais pour le moment Mateù était le mieux placé pour gagner cette course. Après tout, il était le seul à avoir proposé de l'épouser !

Ses enfants... La nouvelle génération de Cianfarano ! Elle disait ne vouloir que des filles, dix au total. Des petites blondes qui mettraient des boulettes de pain dans leur nez. Elle souriait encore quand elle repensait à cela, Yueel lui avait raconté que c'était ce qu'elle-même faisait étant enfant... Yueel... Bientôt l'enterrement, lui dire adieu sans qu'ils aient pu se réconcilier... Les larmes lui venaient encore aux yeux lorsqu'elle y repensait, seule, roulée en boule dans ses draps.

Enfin, pour l'instant, son objectif était de ne pas se faire attraper trop vite par Ary... Et alors qu'elle tournait la tête pour voir où il était, elle entra en pleine collision avec un morceau de métal, qui s'avéra être le plastron de l'armure d'un garde. Fesses à terre, un peu sonnée, elle leva les yeux vers l'importun, l'air revêche.

- La Comtesse de Champlécy est là pour récupérer son fils, fait-il en désignant le môme, ignorant le regard noir de Prunille, et baissant la tête lorsqu'elle fit une remarque sur l'utilisation correcte des titres de noblesse.

Mila ? Ici ? Bordel de croûte en bois... Récupérer son fils, quelle idée ! Il était bien mieux ici, avec elle, loin des coups d'ortie et des brimades perpétuelles ! Tournant la tête, elle jette un regard éloquent à son filleul, avant de se relever et de lui tendre la main, la mort dans l'âme...

Tu as entendu, Ary ? Les vacances sont finies, ta mère est venue te chercher pour te ramener à Cassis.

Y avait-il un moyen de s'opposer à ce que Constance récupère son fils ? Elle y réfléchissait tout en se dirigeant vers l'entrée de ses appartements.

Elle ouvre ses yeux un peu grands à chaque parole de son enfant. Son premier vrai caprice, sans la crainte de la punition cette fois. Elle l'énerve... il se sent dans son bon droit, même s'il est encore trop jeune pour vraiment saisir toutes les nuances ; avec le coeur il le peut, il ressent une injustice et elle le voit. Comment expliquer à un enfant que sa marraine est malsaine et nuisible donc pour lui...

Constance tourne son regard vers l'Illustre qui assise la tête entre les mains fait peine à voir. Avant elle l'aurait prise dans ses bras, et là elle se retint de ne pas le faire, encore que son enfant pleurait aussi et qu'elle avait encore plus envie de céder à son caprice, de faire taire les pleurs ; mais en voyant Prunille là, elle repensa à ses longues semaines où c'est elle qui pleurait et où personne ne s'en était inquiété. Là n'était pas le soucis, il lui fallait expliquer son choix à son enfant.

Yueel-Arystote de Champlecy, veuillez cesser vos enfantillages ! dit-elle d'une voix sévère. Elle s'agenouilla ensuite à devant lui, et de sa main essuya tendrement les larmes qui s'écoulait.

Je suis ta maman, et tu le sais, je te l'ai déjà dit, je t'aime. Je ne veux pas que tu sois triste. Si Prunille et moi nous ne sommes plus amies c'est parce qu'elle a laissé mourir son frère et parce qu'elle n'aime plus notre famille.

Elle exagérait sans doute, mais il lui fallait passer par là pour que son enfant accepte cette décision, il ne devait plus aimer Prunille.

Elle t'a emmené en vacances avec elle pour te séparer de moi, au début je n'ai rien dit parce que je pensais que tu t'amuserai mais tu m'as manqué tout ce temps.