Un hymne pour la Provence

Malbec, comme il l'avait annoncé un mois auparavant, s'était mis en tête de rendre sa grandeur à la Provence au travers d'une chanson de geste. La tâche n'avait pas été d'une grande simplicité, lui qui ne cotoyait même pas l'Université d'Aix.

Au début, il avait entamé ses écrits sur des pages soyeuses de belle qualité, mais après avoir abandonné bon nombre de ses économies en papier, il avait opté pour des feuilles de parchemin plus classiques.

Non pas peu fier de ses quelques lignes jetées sur le parchemin, il déplia la grande feuille froissée et commença à déclamer les mots les eux après les autres, en respectant les souffles de sa mélodie.

Citation :

Bravis Prouvençau

Uno doublo mort pico a nostro porto
Cregnen egalamen la vitori di Sarrasin
Et l’abandoun de nostro Glori
Li que nous menoun vesoun paren
Aubouro te raço latino
Souto la capo dou souleu
Lou rasin brun boui dins la tino
Lou vin de la Vitori gisclera leu
Fasen la targo
Bravis Prouvençau
Se toumban dins lou Rose
Nous faren pas gran mau

Après de longues minutes savourées à souhait, Malbec se sentit dévisagé par nombres de visiteurs.
Certains haussaient déjà les épaules, ne comprenant pas un sombre mot. A croire que cette belle langue se retrouverait morte dans quelques années à ce rythme.
D'autres hausseraient le ton, sûrement pour obtenir plus d'informations. Malbec attendrait patiemment qu'ils se manifestent, en commençant par les hauts dignitaires.

La maigre foule qui avait écouté Malbec clamer et proposer un hymne pour la Provence s'était étiolée comme les derniers raisins à grapiller en cet hiver froid.

Un voix s'était fait entendre, cela était bien maigre, mais Malbec n'en perdait pas pour autant sa motivation.

Messire Remi de Habsbourg, je ne voudrais pas que ces paroles soient mal interprêtées, notamment par nos dirigeants. Cet hymne a bien été crée alors que nous étions sous le joug impérial, ce qui n'est peut-être pas tout à fait terminé d'ailleurs.
Voici donc la traduction au plus près du texte.

Citation :

Courageux Provençal

Une double mort frappe à notre porte
Craignons également la Victoire des Sarrazins
Et l’abandon de notre Gloire
Ceux qui nous dirigent sont aveugles
Relève toi race latine
Sous la chape du soleil
Le raisin brun bout la cuve
Le vin de la Victoire jaillira bientôt
Faisons la joute
Courageux Provençal
Si nous tombons dans le Rhône
Nous ne nous ferons pas grand mal

HRP : Ces paroles font bien références à des écrits provençaux datant pour une part de l'époque médiévale. /HRP

Qu'est devenu cet hymne ?
Est-il utilisé à l'armée ?
Ne pourrions-nous pas l'officialiser d'une façon "officielle", en Gargote, dans les villages...? :)

Ces paroles sont à destination de l'armée, plutôt.

Serait-il possible d'avoir un second couplet, avec des paroles à destination de tous, qui décrirait, certes l'esprit et la volonté de Provence ?

Entre ses voyages incessants, "ses vers mais justes" (sévère mais juste) participations joutesques en d'Aquae Sextiae (Aix en Provence), et plus que tout, son implication Ordonnée Sans Geindre, Malbec avait du pain sur la planche...

Un deuxième couplet ! Laissez-moi vérifier si ma besace sous mon chapeau se plaira à regorger d'idées. Je vous tiens au courant chère Heulynn.

Bon, personnellement, ce couplet ne m'évoque rien... peut-être qu'il fait référence à l'histoire réelle de la Provence, il est sans doute épique, mais il n'évoque en rien la naissance de notre Comté (qui je vous l'accorde est totalement artificielle et sans doute à oublier), ni sa lutte contre l'Empire, ni son indépendance et sa lutte pour la faire reconnaître.
Je suis désolée d'être aussi crue Malbec, mais je me sens incapable d'entonner votre texte en étant fière de notre histoire parce que je suis peut-être très limitée, mais ça ne me dit strictement rien...
Donc peut-être pourrait-on faire dans le plus compréhensible et le plus actuel?

Je présente toutes mes excuses aux membres de cette commission à laquelle j'ai appartenu jadis et dont je me suis éloignée ensuite.

Mais qui a verrouillé? Je déverrouille.

On peut espérer voir Malbec ou on en compose un nous-même?

Il a accès, s'il voit de la lumière...

:lol!:

Soit on le recontacte par MP soit on se débrouille car on risque d'attendre longtemps non ?

Je lui ai déjà dit de venir, je ne vais pas le porter non plus. Désolée ais pas le temps de courir après les gens.

Porté par l'Archevesque d'Ais ! Quelle belle promenade se serait ! Je prends un ticket dès maintenant pour confesse.

J'essaye de pondre quelque chose en cette fin de semaine. Il me faut deux ou trois points d'accroche pour s'inscrire dans le temps. Mes sources sont limitées et l'engouement des "historiens" est à zéro.

Il est là! Il est là!

Hersende a écrit:

Bon, personnellement, ce couplet ne m'évoque rien... peut-être qu'il fait référence à l'histoire réelle de la Provence, il est sans doute épique, mais il n'évoque en rien la naissance de notre Comté (qui je vous l'accorde est totalement artificielle et sans doute à oublier), ni sa lutte contre l'Empire, ni son indépendance et sa lutte pour la faire reconnaître.
Je suis désolée d'être aussi crue Malbec, mais je me sens incapable d'entonner votre texte en étant fière de notre histoire parce que je suis peut-être très limitée, mais ça ne me dit strictement rien...
Donc peut-être pourrait-on faire dans le plus compréhensible et le plus actuel?

Chère Comtesse,

Je n'avais pas pris connaissance de l'intégralité de votre intervention et m'en trouve "marri, honnête". :roll:

Votre désolation est toute pardonnée et votre "crue ôtée". :roll:

Vous n'êtes pas crue, vous êtes tout simplement enclin à ce grand élan répandue en la noblesse qu'est le dédain, la condescendance et la morgue. :tongue:

Avant que d'être lynché, battu et violenté, comme tout rustre le mérite pour utiliser tel langage châtié envers haute personne de la Noblesse, j'use et abuse de ce temps de parole pour préciser modestes détails :

Ces mots furent écrits alors que nous n'étions pas encore libérés de l'Empire et que des Sarrasins envahissaient nos terres.
Pour le reste, je n'ai fait que pâlement mettre en valeur, je l'avoue, des mots singulièrement provençaux : soleil, raisin, joute, Rhône.

Afin de pouvoir mieux plaire à tout un chacun, ce qui n'est que songe en notre Comté, il faudrait que l'objectif soit clair : guerrier ou hâbleur :?:

Et pourquoi pas les deux?

Il faut pouvoir montrer ce qu'est la Provence
- un pays qui aime sa terre
- un pays qui la défendra jusqu'au bout
- un pays où malgré les dissenssions internes, il existe une unité face à l'ennemi
- un pays profondément croyant aussi :D

Dédain, condescendance et morgue, Malbec? J'ose espérer que je n'en suis pas là... ou alors je me fais encore de douces illusions.
Non, c'était simplement de l'incompréhension.

Je pense que pour que nos Provençaux aillent au combat avec ardeur, se retrouvent derrière un hymne patriotique, c'est de LEUR histoire qu'il faut s'inspirer, pas de l'Histoire (certes réelle, mais qui ne leur évoque rien)

Je rejoins tout à fait la Comtesse Ingeburge dans ses souhaits. J'aurais dit la même chose, sauf que je pense que, n'étant pas clerc, j'aurais oublié la dernière proposition...

Voici un premier jet, mais en François. Je n'ai pas la langue suffisamment fluide pour des vers Provençaux !

Courageux Provençal,

Notre voie est tracée dès ce jour de novembre,
Ce bancal et ses sbires un à un, on démembre.

Si jamais notre Gloire d’injures se voit souillée,
Face au peuple en entier sans distinction aucune,
Quiconque vous soyez, vous serez balayés.
Il ne vous restera qu’à ravaler rancune.

Debout vaillantes âmes, notre bras est guidé,
Par les lois et le fer, sans omettre le ciel,
La Provence à jamais ne sera galvaudée.
Nous viderons ensemble de leurs veines ce fiel.

"Digo li que vengon ! No pàsaroùn !"

Et le voici traduit pour la postérité provençale !

COURAJOUS PROUVENCAU

Partent d’aqueste jour de Nouvembre, nostro ligno es traçado,
Lou Bancal émé si gabians, lis uns après lis autrés, n’en faren dé gamatado.

Se per malur nostro Terro, es counchado d’injurige
Davant tout un pople, senso jamai trefouli,
Quau que segues, seres escagassa touti,
Paourès pas qu’envala vostre régouligé.

Aubouras vous valentis amos, la vido guido nostre bras.
Emé lou ferré et li leis sans oublida dins lou ceu li nivoulas,
La Prouvenço jamai de nostro vido noun sera esbramassado,
Et bouidaren ensen, d’où Bancal, tout lou feu que rajo dins si venos.

Digo ié que vengoun ! Passaran pas !

Voici la dernière moûture !

COURAJOUS PROUVENCAU

Partent d’aqueste jour de Nouvembre, nostro ligno es traçado,
Lou Bancal émé si gabians, lis uns après lis autrés, n’en faren dé gamatado.

Se per malur nostro Terro, es counchado d’injurige
Davant tout un pople, senso jamai trefouli,
Quau que segues, vous escagassaren touti,
Paourès pas qu’envala vostre régouligé.

Aubouras vous valentis amos, la vido guido nostre bras.
Emé lou ferré et li leis sans oublida dins lou ceu li nivoulas,
La Prouvenço jamai de nostro vido noun sera esbramassado,
Et bouidaren ensen, d’où Bancal, tout lou feu que rajo dins si venos.

Digo ié que vengoun ! Passaran pas !