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 1ère Finale des Joutes Orales de Provence

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AuteurMessage
malbec
Mystère
malbec


Nombre d'interventions : 1785
Localisation InGame : Muerto el Malbec!!!
Date d'inscription : 11/08/2006

Feuille de personnage
Nom: Pedro de Mendoza
Titre de noblesse: Roturier
Fief :

1ère Finale des Joutes Orales de Provence Empty
MessageSujet: 1ère Finale des Joutes Orales de Provence   1ère Finale des Joutes Orales de Provence Empty05/12/07, 09:18 pm

Lors de l’été de cette belle année de 1455, les villes de notre Provence ont été le lieu de débats acharnés, hauts en couleurs, avec parfois certains mots verts échangés.
D’aucuns diront que les Provençaux sont passés maître dans l’art de la blague, de la farce, de la plaisanterie, de la galéjade, de la rodomontade, et de la ta-ras-con-na-de !
Parfois nous avons le goût des fables, des facéties et autres hâbleries avec leur lot de mystifications, d’inventions, d’exagérations, voire de mensonges.
Mais depuis déjà longtemps nos ancêtres ont élevés au rang de noblesse le bien nommé gab.

En Arles, à Brignoles, à Draguignan, à Forcalquier, à Marseille et à Toulon, afin d’honorer ce trait de caractère propre à tout provençal, sous le haut patronage d’un esprit libre que la morale réprouvait en ce temps, les meilleurs esprits ont lutté sous le soleil, subis les insultes et quolibets pour enfin sortir de l’anonymat et représenter fièrement leur ville dans les phases finales.
Notons la grande qualité des participants et le nombre important des gabeurs !

Les heureux élus des six villes furent les suivants :

Arles Archangelunaire, CastelOrAzur, Fufanu, Maitwess, Malbec
Brignoles Ingeburge (?), Mickaelle (?), Polumo, Richelieu1
Draguignan Arioul, Dame Alyssia, Fra Diavolo, Morntaur, Tribzère, Zora
Forcalquier
Marseille Dolphin, Essip, Fragance, Gaspard, Yluxe, Scoob et Vero5
Toulon Eavan, Lucillus, Oxalys, Vakba


Après moult boissons ingurgitées pour étancher leur soif de pouvoir… parler et gesticuler, la Grande finale opposa les trois plus hauts Jouteurs.

Voici narré en quelques lignes les débats de ces derniers. Chacun devait en quatrains « attaquer » ces deux adversaires tour à tour.

L’honneur étant donné aux dames, Lucillus commença, suivi de Malbec et de Richelieu1 !

Lucillus lut le message qu'on lui avait passé de l'un des concurrents et se dit que lui au moins avait daigné la saluer avant le commencement. Elle le salua donc à son tour d'une révérence. Voyant que l'autre concurrent ne se manifestait point, elle se décida à commencer ses quatrains


J’aime autant que nous laissions le fer
Pour nous concentrer sur le savoir... faire.
Montrez-moi donc messire Malbec
Comment vous comptez me clouer le bec !

Quant à messire Richelieu, que dire ?
Pour l’heur il brille par son absence !
Qualifié par simple chance,
Saura-t-il pousser plus qu’un soupir ?


Alors que les spectateurs semblaient vouloir se laisser couler à de passionnantes activités de bâillements, étirements en tout genre, une troupe de bateleurs et troubadours des environs d'Arles déboulèrent des tribunes.
Ils gesticulaient en tout sens comme si les moustiques et les hordes de Vickings d'Hasting, sortant de la Petite Camargue après l'hiver, les suivaient à quelques encablures à peine...

La surprise passée, s'extirpant de la joyeuse ribambelle de troubadours, une ravissante bohémienne aux cheveux d'ébène prit la parole et proposa sa bobinette à la foule attentive. Elle fit une courte révérence qui découvrit sa fine cheville ornée de bracelets et autres breloques de ficelles.

Au premier rang déjà, certains "loups" avaient l'attention captée.


Gentes Dames et Beaux Sieurs,

Je vois bien dans vos rangs certains "assez mi-lents",
Est-ce au zénith le soleil tapant vos cerveaux lents ?
Non, cela doit être le grand jeu de soule.
Et pour le triste perdant des "foies de poule"


Rappellons que ces vers prémonitoires ont été écris avant le résultat de Assez mi-lents / Foie de Poule Milan AC / Liverpool bien sûr. Ah ces bohémiens, ils lisent dans les boules de cristal...

Très vite comme une volée de moineaux effrayés, les bohémiens s'en allèrent pour laisser la place au jouteur suivant.

Avec un si bel organe, il faut laisser "Luci faire".
Si parfois elle pavane, faisons nous traîner en enfer !
Avec sa voix mélodieuse, elles percent de mots sulfurés.
Grâce à ses yeux, radieuse, mes forces se trouvent altérées.

Et pour vous Seigneur Richelieu, je me dois de vous prévenir,
La brune voltigeant icelieu, aura su votre bourse quérir.
N’en voulez pas à ces Bohèmes, demain se perçoit en leurs globes.
Durant ce modeste poème, dès aujourd’hui ils vous dérobent.


Le Sieur Richelieu alla quant à lui à l'essentiel :

Primo souhaitons, que Dame Lucillus
de ma soit disante chance puisse bénéficié
et qu'elle ne fasse de l'abandon son us
afin de préserver sa maigre fierté

Secondo, passons à Maître Malbec
à qui les vers sont aussi riche que du pain sec
N'ayez crainte pour ma bourse mon seigneur
je la remplierai du fruit de vos malheurs.


Lucillus écouta les répliques de ses adversaires, fit une légère révérence à chacun, puis reprit de plus belle:

Oh messire Malbec, ressaisissez-vous que diable!
Et ne jetez poudre aux yeux avec simple sable!
Pensiez-vous vraiment me laisser sans voix
Avec de si fallacieux émois ?

Non, sur ce terrain je ne suivrai aucun des deux,
Et ne compterai donc tertio ni quarto à messire Richelieu...
Quant à savoir si je gagnerais un quelconque bénéfice,
Attention à ce que ce ne soit à votre préjudice !


Alors que les clameurs d'attente fusaient de toute part et que certains, bien plus pressés à connaître l'avenir que les vermisseaux qui les lorgneraient plus tard dans les tréfonds des abîmes, commençaient à fermenter et diffuser par la même occasion des effluves mêlées de soufre et de méthane, la Grande Troupe des saltimbanques reprit du poil de la bête et occupa le terrain de ses méfaits.

Deci, delà les non-arlésiens ne remettaient plus main sur leur effets. Quelques broutilles d'écus manquaient à leurs bourses trop pleines. Une dîme ? un impôt ? Non ! Uniquement une modeste contribution pour construire de grandes choses pour les Provençaux : des jours meilleurs, un Marquisat solide géré de main de maître... le commun des mortel quoi !

Puis, alors que certains vérifiaient l'étendue des pertes de leurs poches trouées, la " Bobinette" réapparue. Elle était tout autant virvoltante qu' seul cavalier n'eût pu la contenter... Puis, à la lueur des torches dans la pénombre dominante, elle prit la parole :


Dans les temps reculés, il fut une civilisation aujourd'hui redevenue endormie, mais qui un jour s'éveillera.

Elle nous a appris la patience, mais nous l'avons oublié.
Elle nous a appris la clémence, mais nous avons lynché.
Elle nous appris l'obédience, mais nous l'avons galvaudé.
Avec moultes condescendances nous l'avons même répudié.


Après une révérence, qui cette fois encore découvrait ces fines chevilles, elle s'éloigna pour laisser la place au narrateur. Malbec arriva sur la place, s'inclina face à la Gente Bohémienne, aguicheuse à souhait pour rendre le pélerin fou d'aise, baissa la chef devant Dame Lucillus et salua Sieur Richelieu.
Une longue inspiration pour chasser les mauvais esprits qui rodaient dans les parages et Malbec, tout sourire regarda la belle.


Vos références diaboliques pour me faire craindre le licou ?
C’est si vil argument ma chère, que l’on vous croirait cordon-bleu.
Et serait motif pour vos terres, de ne plus jouir des francs-alleux.
Quant à ma voix, elle est aspic, et chaude comme mouchoir de cou.


Malbec, ne voulant jeter la confusion ajouta sans tonalité poétique :
Dame Lucillus, loin de moi l'idée de vous limiter aux secrets des fourneaux. Le "Cordon bleu" est bien évidement lié par son sang au Roy, ce qui n'est vraisemblablement pas votre cas...

Puis mirant l'homme dans le blanc des yeux, Malbec continua sur le champ.

Ma richesse tient dans une calebasse, mais de vivacité d’esprit j’indemnise.
D’un grand intérêt, j’écoute vos menaces, vous classant sur le champ comme l’un qui s’épuise.
Rêveriez-vous que je sois peu vaillant, pour être gisant sous terre en tombeau ?
Ce serait mal juger l’homme sémillant qui pour tout Arles porte le flambeau.


Richelieu regarda Dame Lucillus, et s'inclina respectueusement devant sa collègue.

Oh diantre je le concède, et cela s'entend
Lucillus vous êtes certes parée d'un certain talent
Qui jusqu'ici suffit à congédier maints manants
Mais je vous instruis séant qu'ici c'est la cour des grands.


Richelieu regarda ensuite Malbec, avec un regard compatissant.

Quand à vous messire, il me fait grand chagrin
De devoir annoncer quel est votre pétrin
devant cette fille du vent, vous êtes si dandin
Que votre abrutissement gave même les Arlésiens.


Les clameurs suivant les ô combien belles prestations des jouteurs commençaient à décliner lorsqu’une nouvelle apparition mi-mauresque, mi romanesque vint raviver les cœurs endoloris et froids des hommes. Ces mêmes hommes qui tel l’hiver, ne se contentaient pas de raccourcir leurs jours mais aussi leur vue par trop rayonnante.

Elle survola l’assistance comme mue par un stratagème dont elle tenait le secret de ces ancêtres. Contrairement aux deux fois précédentes, elle ne dit mot, mais ses gestes, quoique empruntés laissaient déceler une impatience toute grandissante.

Les yeux des hommes se tournèrent vers elle avec l’insistance de la tanche voyant frétiller la larve de diptère au bout du leurre. Quant aux femmes, celles des tanches hypnotisées, elles imaginaient déjà pouvoir fêter la Saint Jean avec quelques jours d’avance !

Malbec, que le silence délectait, comme pour jubiler un peu plus et garder en souvenirs les regards des participants et spectateurs, s’avança vers Lucillus et lui adressa un sourire avant que de la saluer, tentant de lui rendre tout le charme dont cette dernière usait et abusait à merveille.


Ma suffisance est singulière, mais concernant les gaudrioles,
Vous n’êtes pas plus en lumière, ni brillante tel le Girasol.
Comment Diantre pouvais-je concevoir, que de rage vous viriez sinople ?
Abaissez-là votre grinçant lardoire, c’est là votre fin, Constantinople !

Il fit ensuite face à Richelieu, tout en ayant eu soin de lui faire un salut du chef.

Il me plait d’ouïr référence à mulard, ce qui pour mon plaisir, ma foi, m’agréer.
Nulle crainte ! Ce dernier papelard, je m’en délecterai comme d’un fin clairet.
Gardez là votre feinte tristesse ! Messire, de cœur vous semblez dépourvu
Votre jalousie telle une borgnesse, n’a d’égale que votre courte-vue


Ayant terminer, il salua les participants ainsi que ses amis qui l'avaient portés depuis le début du tournoi. Il voulu les remercier un par un, mais la liste, bien trop longue eût amputée sur le temps de parole du dernier jouteur. Il ajouta malgré tout :

Tout comme le colvert aux chairs sèches est aux marais de la Petite Camargue,
Le Mulard du Périgord est remarquable pour son foie gras et ses magrets rôtis.

Qui que soit le Grand Vainqueur de ces Joutes Provençales, festoyons avant que d'aller défendre nos valeurs !


Richelieu regarda Lucillus une ultime foi

A la chasse je suis ici aller
Et point de chance vous êtes le gibier
Lucillus votre ultime révérence est tirée
Je vous sommes maintenant de vous en aller


Richelieu pivota vers Malbec :

Vous êtes méssire Malbec, le prochain trophée à mon tableau
Alors de grace faites avec, et ne soyez point donc triste bigot
Mon coeur lui se veut tres sec, quand il s'agit comme vous d'asticots
Et ma "courte vue" tel un fennec, vous mets séance tenante KO.


S'incline devant ces deux adversaires ;

Madame, monsieur ce fut un plaisir de jouer avec vous.


C'est avec beaucoup de retard que Lordfear alla récompenser le grand gagnant des joutes verbales de Provence

C'est un immense honneur pour moi de récompenser celui qui a su traversé avec brio toutes les étapes pour accéder à la plus haute marche de la vivacité d'esprit, du maniement des mots et des répliques cinglantes. Le grand gagnant de la première édition des joutes verbales de notre belle Provence, j'ai nommé..

MALBEC !!!


Toutes mes félicitations!



Dernière édition par le 09/12/07, 02:20 pm, édité 8 fois
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