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 "Attention chérie, ça va couper !"

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4 participants
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Maitwess
Personnage mort.
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Maitwess


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MessageSujet: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty08/02/10, 08:04 pm

RP ouvert, mais une partie de la trame est déjà établie, donc contactez l'un des participants avant d'intervenir, merci ;)
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Aliénore
Arrivant(o) Prouvençal(o)
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Aliénore


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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty08/02/10, 08:26 pm

Arles, décembre 1457, taverne - autrefois renommée - des Sabran "La Gnôle Douteuse".

Mmmm ? Nan pas ce soir, la patronne est là...
La serveuse savamment avachie sur le comptoir, de sorte que le décolleté appelle au pourboire, éconduisait son second laideron de la soirée. Les affaires avaient beau ne plus être ce qu'elles étaient, Aliénore n'en était tout de même pas réduite à vendre ses charmes à n'importe qui.
La bougresse n'était pas vilaine, une longue crinière noire lui tombant sur les reins, des tenues toujours bien étudiées pour mettre ses charmes en valeur, et une démarche féline attirant immanquablement les regards. Autrefois, la taverne était si achalandée qu'Aliénore pouvait se permettre de se montrer difficile tout en arrondissant très largement ses fins de semaine. Ca n'était désormais plus le cas...

L'amoureux éconduit retourna s'asseoir, penaud, sous les rires moqueurs de ses deux compagnons de table. Cette foutue baronne, alibi d'un soir, avait bien choisi son jour pour venir inspecter le livre de comptes !

Des voix s'élevèrent d'une table. La tenancière redressa le buste, tira légèrement sur son décolleté, et abandonna la patronne à ses calculs pour aller desservir la table qui se libérait près de la fenêtre.
Pas que cela presse, la moitié des tables étaient inoccupées, mais l'ennui la gagnait.

Sans les trois gaillards qui venaient de prendre la porte, une table était encore encerclée par elephantman et ses deux amis, un voyageur taciturne buvait en silence à une autre, et les deux poivrots présents chaque soir pour reluquer les miches d'Aliénore dormaient sur la troisième. Sur les autres, on aurait pu compter les grains de poussière et les mouches crevées.
La soirée s'étirait tant que la serveuse pensait ne jamais voir arriver l'heure de la fermeture...
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CastelOrAzur
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CastelOrAzur


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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty09/02/10, 01:32 pm

Tarbes, Béarn, Royaume de France, fin novembre 1457, Camp des Saintes-Armées.


Monseigneur, cette nuit j’ai encore fait ce rêve. Le Béarn restera à jamais le pire endroit du monde, j’en suis aujourd’hui convaincu. Cette terre est le nouveau Cloaca maxima, un collecteur d’immondices, mais humaines.

Mateù se confiait à nouveau. Jamais il n’avait tant parlé. Il abordait tout le monde, le premier inconnu croisé autant que ses Frères Teutoniques. Parler… Parler l’empêchait de penser. Paradoxalement, parler l’aidait à oublier. C’est comme si les mots que filtraient ses lèvres perdaient leur sens premier, pour en revêtir un autre, supérieur, presque céleste.

Il ne cherchait, de toute façon, plus à comprendre. Il y avait renoncé dès les premiers combats. En effet, comment comprendre la Créature sans nom, comment l’appréhender. Ni les séminaires théologiques, ni l’Académie militaire ni encore son éducation rigoureuse ne l’avaient préparé à ça.

Profondément humaniste, il avait toujours cru en la bonté humaine. Il était persuadé qu’en chaque homme résidait une part d’amour, une sorte de bienveillance universelle, ultime et indestructible lien entre tous les hommes.

Cinglante désillusion… ! En Béarn, il avait palpé la noirceur des âmes, été giflé par l’éclair des bras guerriers et aspergé par le vomi des bouches qui souillent.


J’ai tout essayé Monseigneur… Le médicastre m’a même donné une préparation psychotrope, pour m’aider à trouver le sommeil. Mais je ne veux plus m’assoupir, plus jamais !

Les narcotiques, dérivés de l’opium, avaient annihilé toute sensibilité chez le Provençal. Les visions des combats qui terrifiaient ses sommeils avaient disparues. Malheureusement, elles laissèrent places à d’autres hantises. Dès que le Teutonique fermait l’œil, d’horribles stryges lui compressaient les tempes avant de faire éclater son crâne grâce à au perçant de leur cri. Seul le réveil en sueur de Mateù pouvait le sortir de son enfer. Mais sa torpeur ne cessait pour autant.

Oui, j’ai encore fait ce rêve, mais cette nuit, je ne me suis pas réveillé…

La Créature le torturait décidemment… Comme si elle avait pris le contrôle des âmes et des corps, en même temps que ses Sicaires avaient pris le pouvoir politique. Cette nuit, l‘Arlésien avait senti les stryges lentement déchirés sa peau, de leurs puissantes serres.

Là, je crus défaillir… Mon corps étaient fustigés de petites morsures et aspirantes caresses. J’étais bleu, j’étais rouge, je mourrais. Une terrible douleur me perça le ventre. Je me voyais comme Prométhée. Puisse mon calvaire être plus bref que ne fut le sien !

A mon grand dam, je ne mourus pas encore. Pire, quand je me laissai enfin partir, ne pouvant en supporter d’avantage, un de ces êtres démoniaque qui me mettait en charpie de me réanima de la plus horrible des façons.


Mateù raconta alors à son confesseur comment les stryges venues de la Lune conquerraient sa chair. Celles-ci la lui arrachaient, la suçaient ou la caressaient. Parfois de façons si bien dirigées qu‘elles le faisaient vibrer d‘une jouissance atroce ! Alors, honteux et en charpie, il se débattait dans un spasme odieusement bon. Il dédoubla ses efforts de fuite lorsqu’il sentit quelque chose de flasque, glacial et velu pénétrer dans sa bouche.

Dans un réflexe de dégoût, je mordis cette espèce de langue larvée, qui m’emplit la gorge d’un liquide putréfié : un goût de bête morte m’empoicrait la langue, une bouillie tiède me collait aux dents.

L’Arlésien marque un nouvel arrêt dans son discours, essoufflé qu’il était. Car en la racontant, il revivait la scène. A nouveau, il voyait ces démons de luxure, sentait leur caresses ignobles et respirait leur parfum immonde.

J’ai goûté à la Mort Monseigneur, j’y ai goûté…

Il prit une profonde respiration, rappelant par la même occasion un filet de bave aventuré à la commissure de ses lèvres, et poursuivit :

Voilà pourquoi je demande à ce que vous interveniez auprès des décideurs de cette opération en Béarn. Laissez-moi rentrer chez moi.

Sa honte redoubla encore… Il abandonnait tant de pauvres gens. Mais il ne se sentait plus capable, plus capable de vivre dans cette atmosphère.

L‘Evêque semblait ému, et ne pouvait plus douter de la sincérité du Provençal


Laissez-moi rentrer chez moi…
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Necrobutcher
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Nom: Von Necbataümer Valendras
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty09/02/10, 06:36 pm

Si long... Si éprouvant... Le plus grand serviteur d'un noir seigneur n'avait jamais connu pire désillusion. Celui qui autrefois ne fut qu'un outil de domination des autres pour le terrible croate avait affermi son joug sur le ce si faible hôte qu'était l'esprit du plus corruptible des Valendras. Ainsi, la vile présence du colérique démon, molosse de haine, géant de rage, s'était inexorablement insinué dans la totalité de l'âme de son hôte avant de finalement ne faire qu'un avec lui.

Autrefois, le si pieu guerrier du culte, gardien de l'aristotélicisme, seigneur de Solliès Pont, n'aurait jamais imaginé le moindre instant devenir une si sombre créature, mais le temps et l'expérience avait fini par détruire la si fine barrière qui protégeait son si corruptible esprit, laissant pénétrer les pires sentiments. Haine, rancoeur et envie devinrent alors les guides du Valendras, si jaloux de la réussite du reste de sa famille face à la sienne. Ses reliques d'un passé éteint disparurent et un être nouveau naquit, un être noir, détourné du lumineux chemin du Très Haut, empli de colère et de jalousie envers son prochain, n'hésitant plus à recourir aux plus terribles extrémités. S'il garda sa langue acérée, son épée, aussi sombre que son coeur, devint l'une de ses plus terribles armes, loin de toute préoccupation sentimentale, tout ceux qui osaient se mettre sur son chemin recevait la plus terrible sanction: la mort.

Ce comportement attira l'oeil d'un des plus terribles serviteurs de la Créature Sans Nom, Leviathan molosse de colère, vint à lui en songe, se présentant comme l'outil qui lui permettrait de surpasser tous ses congénères et d'apparaitre au regard de tous. Mille promesses lui furent faites, on lui assura la richesse, la gloire, la puissance, tous seraient à ses pieds, les rois lui baiseraient la main pour obtenir son soutien, il deviendrait enfin ce qu'il avait toujours rêvé d'être: l'empereur de ce si vaste monde. Il accepta de bon coeur la présence de ce si puissant allié, lui assurant de devenir son champion et porte parole. En hommage à son si haineux seigneur, il renomma sa lame Vengeance, ainsi, tous sauraient qui il était et ce qu'il cherchait. Brandissant cette épée comme un trophée, il voyagea dans l'Empire afin d'accomplir la plus grande des missions, celle que lui avait confié son surpuissant guide. Leviathan, avatar de colère, souhaitait s'assurer de la soumission de son hôte, il lui avait alors ordonné de mettre à mort une personne aléatoirement, sans quoi cette noire présence ferait en sorte que les plus terribles douleurs se répandent dans son esprit.

S'il avait lutté pendant plusieurs jours contre ce démon, sa nature ambitieuse finit par reprendre le dessus sur sa raison. Ainsi, sur un chemin en compagnie d'un noble franc comtois, il rencontra un vagabond pouilleux qui se révéla trop insistant dans sa quête de deniers afin de survivre. Le Valendras ne se serait guère ému d'un tel comportement sans la présence de Leviathan en son esprit, ce dernier lui hurla des imprécations de haine, un appel au sang, à la violence, au meurtre. Il finit par céder... Ses pupilles se dilatèrent, ses mains se crispèrent sur le pommeau de Vengeance et il dégaina, jetant un regard de haine vers cet importun. Les mains guidées par de sombres sentiments, l'épée frappa, frappa et frappa encore, rien n'arrêta cette colère aveugle, si bien que sa pauvre victime ne fut plus que charpies. Cet acte scella une fois pour toute son alliance avec le prince démon, devenant bien plus son esclave que son serviteur.

Ce fut d'ailleurs ce lien qui le conduit de nouveau en Provence, le sentant bien trop oppressant pour ce qu'il pouvait supporter, l'idée de se faire exorciser par l'un de ceux avec qui il collaborait autrefois lui avait traversé l'esprit. Mais qu'était-il maintenant? Une ruine d'un fier guerrier, une créature pâle enveloppée dans un châle noir afin de cacher aux yeux du monde le visage émacié qui était maintenant le sien. Un oeil de moins, de nombreuses cicatrices, une patte trainante, qu'était-il d'autre qu'un piètre monstre esclave d'un prince des ténèbres? Ne souhaitant pas affronter les regards de dégoûts des autres individus, il avait préféré se draper de noir afin que nul ne puisse réveiller les instincts primaires de Leviathan et qu'aucune nouvelle victime ne serait faite.

Ainsi, il arriva en Provence, plus précisément en Arles, la cité qui accueillait celui qui fut l'un de ses plus grands amis, Mateù de Sabran, chevalier teutonique et baron. Avait-il le temps de lui rendre visite? Peut être pourrait-il lui indiquer un clerc? Mieux valait considérer toutes les possibilités... Le voyageur au visage masqué se rendit alors dans la taverne de son vieil ami calmement afin de n'éveiller le moindre soupçon. Si tous avaient été surpris de voir un tel être entrer dans un établissement fréquenté, ils n'osèrent pour autant pas lui adresser la moindre protestation, se contentant de quelques chuchotements inaudibles, du moins pour le principal concerné. S'installant à une table, il était demeuré voûté mais immobile, quelqu'un venait d'éveiller sa curiosité, une personne qu'il ne connaissait que trop bien, une sorcière, une corruptrice, une profiteuse, la vile Anderexia, femme du plus fidèle de ses anciens compagnons. Si longtemps qu'il ne l'avait plus vue, mais sa haine demeurait toutefois présente, tout autant qu'au premier jour. Pourquoi était-elle là? Ne pouvait-elle pas se contenter de rester pompeusement en son château comme toute femme digne de ce nom? Il n'avait jamais apprécié cette femme, au contraire, il avait bien longtemps souhaité la voir morte, quitte à la faire passer sur la Lune par lui même.

Ces sombres sentiments attirèrent bien vite le regard du plus noirs des lieutenants de la Créature Sans Nom, Leviathan vint à se réveiller, ravi d'ouvrir les yeux sur ce qui sonnait à ses oreilles comme une bien douce mélopée. Sa présence se fit de plus en plus insistante, devenant oppressante, coupant le souffle de celui qui fut un terrible guerrier, son ton si agressif réveilla immédiatement les plus vils instincts du Valendras.


Et bien serviteur? Voilà que tu me convoque? Qui donc éveille en toi de tels sentiments? Cette femme qui vient de disparaitre derrière cette porte? Tu souhaiterais tellement la voir morte, tu espérerais tant qu'elle ne se mette plus jamais en travers de ton chemin... Alors qu'attends-tu? Tue-la! Tue-la! Laisse toi envahir par la colère! Montre au monde la puissance de Léviathan! Frappe, fais couler le sang! Que tous me craignent!

Le Valendras se laissa rapidement bercer par de telles paroles de ce si terrible seigneur, malgré le monde présent en cette taverne, il semblait si prêt à se lever pour écorcher cette traitresse, quitte à mettre à mort tous les autres alcooliques de cet établissement. Heureusement pour tous, l'arrivée impromptue de la serveuse calma immédiatement les ardeurs de l'homme. Visiblement, elle avait pris son courage à deux mains pour prendre commande, l'argent était donc passé par dessus la peur? Levant un invisible regard vers la demoiselle, il demeura silencieux un instant avant de faire part de son choix à la jeune femme au décolleté vertigineux d'une voix grave et éraillée.

Un verre de lait, rien de plus.

La serveuse faillit faire remarquer au voyageur qu'il ne s'agissait que d'une taverne où l'on buvait généralement de l'alcool, pas un petit verre de lait, mais la dégaine patibulaire du Valendras eut probablement raison de son opiniâtreté... Ainsi, silencieuse, elle repartit vers son comptoir, ne revenant que quelques temps plus tard avec son verre de lait pour ensuite le laisser à sa discussion avec son démoniaque seigneur. Des heures passèrent, Leviathan attisant sa haine encore et encore, si bien qu'une colère froide avait envahie son coeur, ne laissant plus place à la moindre autre chose. Mais visiblement, l'heure de la fermeture approchait...
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Maitwess
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Maitwess


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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty17/02/10, 08:36 am

La Gnôle Douteuse, Arles

Anderexia n'était pas satisfaite, elle ruminait derrière le comptoir, penchée sur les comptes. Depuis plusieurs mois les recettes amenées par Aliénore étaient devenues bien maigres. La patronne avait espéré qu'une descente sur place lui permettrait de prendre la tenancière la main dans le sac. Mais elle avait su, en poussant la porte, que l'aguicheuse ne mentait pas; la clientèle avait diminué au moins de moitié. La taverne autrefois si animée n'était plus qu'un pâle reflet de ce qu'elle avait été. L'absence d'éclats de voix dans la rue l'avait alarmée, mais elle ne s'était pas préparée à un tel spectacle. Même Aliénore semblait lasse. Ses atouts avaient toujours été un plus pour remplir la taverne, Mateù l'avait engagée pour cette raison d'ailleurs, sans doute un peu aussi pour se rincer l'oeil, mais cela avait toujours fonctionné.

Levant son nez, Anderexia regarda les quelques clients, résignée... Elle ne comprenait pas ce qui avait causé cette désertion. Il lui faudrait visiter les autres tavernes de la ville et voir si c'était général, ou spécifique à leur établissement. Il fallait avouer que la salle ne donnait pas envie. Le monde appelle le monde, c'était bien connu chez les commerçants. Et cette pièce à demi vide n'inspirait pas confiance. Il y avait même un relâchement sur le ménage, il faudrait qu'elle en touche un mot à Aliénore.

Très coquette - frivole diront certains - les recettes dans l'esprit de Mait se transformaient en métrage de tissu, puis en robes. En cette fin de soirée, elle ne pensait pas pouvoir s'en payer ne serait-ce qu'une...à moins de la faire tailler en version courte et décolletée. Mais ça n'était pas vraiment son genre. Ce qui avait été une belle source de revenus ne tarderait pas à devenir un gouffre financier. Il n'était pourtant pas question de vendre, les bons moments de leur vie avaient, pour la plupart, eu lieu à la Gnôle. Il n'en restait désormais que des souvenirs, qu'Anderexia s'évertuait à ne pas oublier. La conservation de la taverne était primordiale...mais problématique.

Elle avait désormais hâte que les buveurs lèvent le camp. Elle était de fort méchante humeur, voulait inspecter la réserve et avoir une petite conversation avec Aliénore. Elle envoya cette dernière commencer le rangement et disparut compter bouteilles et tonneaux.
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Aliénore
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty17/02/10, 01:24 pm

Les bras croisés sur le comptoir, le postérieur en arrière, Aliénore attendait la fin de cette interminable soirée. Les clients ne se bousculaient pas à la porte, et sa glaciale patronne était présente, deux raisons de se morfondre. Que n'avait-elle pas envoyé son mari vérifier les comptes. La belle lui aurait elle-même montré la réserve... Aaaah le baron... Ses yeux avaient parfois semblé dire oui, mais jamais elle n'avait réussi à s'inviter dans son lit. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, mais le lascar était tenace.

La baronne la sortit de sa rêverie. Tout juste si elle ne lui collait pas le balai en travers de la figure pour lui demander de nettoyer. Comme si Aliénore ne connaissait pas son travail ! Ce n'était pourtant pas cette vieille bique qui chaque soir nettoyait la taverne et rangeait tout avant de monter se coucher. Madame était là deux fois l'an, et elle donnait des directives comme si le personnel était demeuré. Elle fila ensuite à la réserve, sans doute pour s'enfiler quelques bouteilles. Aliénore n'était pas la dernière au courant des ragots en ville, et ceux qui couraient sur la Grimaud n'étaient pas tous sans fondement...

La tenancière passa la porte de la cuisine le temps d'attraper un balai, et entreprit de débarasser le sol de toutes ses immondices. Les fins de soirée étaient toujours pénibles, le balai ne retirait que les crottes de souris, mouches mortes ou nourriture tombée par terre. Il faudrait ensuite, à grand renfort d'eau, nettoyer boue, vomissures et crachats.
Si le travail n'était pas ragoûtant, il était néanmoins primordial qu'il soit effectué le soir-même. Une fois Aliénore s'était laissée aller à remettre au lendemain matin, une seule ! Les effluves qui l'avaient accueillie au matin à la descente de l'escalier l'avaient persuadée de ne jamais réitérer.

Elephantman, toujours désireux de séduire la belle, fit signe à ses deux compères qu'il était temps de laisser travailler l'élue de son coeur - du jour. Il ne restait à Aliénore que deux tables prises, et comme chaque soir, elle savait qu'il faudrait déloger de l'une les deux ivrognes que seule la table empêchait de dormir à même le sol.
Après avoir balayé tant bien que mal entre les pieds merdeux des deux hommes, elle disparut quelques instants à la cuisine, pour en ressortir précédée d'un seau d'eau. Elle en vida consciencieusement la moitié sur la tête du brun, qui se releva en sursaut prêt à dégainer une épée imaginaire, puis le restant sur la tête du rouquin qui ne maugréa qu'à peine.


Allez je vais fermer, je vous revois demain mais vous pouvez pas dormir là !
Pointant le rouquin du menton, elle dit à son ami :
Faut l'emmener, je peux pas le porter moi-même.

Tandis que les deux éponges à bière se levaient péniblement pour se diriger vers la sortie, Aliénore remmenait son seau vers la cuisine lorsque le regard de la patronne, sortie de la réserve, se durcit - si cela était encore possible. Anderexia indiqua le voyageur du fond.
Lui aussi.

Aliénore n'avait pas vraiment prévu de déloger l'homme. Elle espérait qu'il comprenne de lui-même sans avoir à l'approcher de nouveau. Elle n'était jamais farouche, mais pour une raison qui lui était inconnue, ce client lui faisait froid dans le dos.

Elle s'approcha et se racla doucement la gorge, pour se donner de l'assurance autant que pour attirer l'attention de l'homme.

Scusez-moi Messire mais on va fermer. Faut partir...ou alors vous pouvez prendre une chambre à l'étage, payable d'avance.

Le seau encore à la main, elle attendait qu'il se lève.
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CastelOrAzur
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty22/02/10, 05:28 pm

Sa requête avait été entendue… Même si Mateù avait juré de protéger les Fidèles jusqu’à la mort, il ne trouvait plus la force de continuer. A peine distinguait-il encore le Bien du Mal. De toute façon, le conflit prenait fin. Le nombre d’hommes nécessaires à la stabilisation de la région allait diminuer la population récente.

Une dernière tâche lui avait été assignée. Bientôt, il retrouverait le calme et le soleil de son foyer. Du moins, il l’espérait. Car, d’où il était, des rumeurs de tension en Provence se faisaient de plus en plus insistantes.

Une dernière mission donc. Il ne savait pas en quoi elle consisterait. Peut-être allait-il devoir jouer au messager, pour une personne importante ? Ou peut-être, encore, faisait-on appel à son réseau de contacts diplomatiques ? L’arlésien était loin du compte…

Lorsqu’on vint le chercher, Mateù flânait sous une large tente aux couleurs teutoniques. Le vent devenu violent en fin de journée faisait grincer les mats et les toiles. Le Chevalier demeurait assis, les jambes légèrement écartée. Penché vers l’avant, il posa les coudes sur ses genoux, ouvrit les paumes de sa main avant d’y laisser tomber son visage. Quand il fut proche de trouver le sommeil dans cette position, un gardien le fit sursauter en pénétrant la tente.

Ce dernier pria Mateù de le suivre. Pour la première fois depuis son arrivée en Béarn, il esquissa un léger sourire. Enfin… Enfin débutait sa dernière mission. Il emboita le pas du gardien, vêtu aux couleurs de la Garde Episcopale. Celui-ci le mena à travers le dédale qu’était le camp des Saintes Armées. S’il avait su… S’il avait su que cette marche le mènerait jusqu’à l’Erèbe, sans doute aujourd’hui serait-il excommunié pour désertion…

Mateù ressenti un premier serrement de cœur et d’angoisse lorsqu’il remarqua que le garde l’entrainait hors du centre du camp. Le Teutonique ne gravitait qu’autour du noyau de ce même camp, où se trouvait les tentes réservées aux Chevaliers, Hauts Dignitaires et autres Clercs. Jamais il ne s’était donné de s’enfoncer dans ce qui était devenu un véritable petit bourg, au fil des semaines. La réalité de la guerre s’étalait devant lui… Il avait des années de pratique, de commandements et de champs de bataille. Mais lui avait la chance de ne jamais avoir été blessé outre mesure. Visiblement, ce n’était pas le cas de tous…

Un gémissement continu… Voilà l’impression qui glaça le sang du Provençal. Un doux mélange de pourriture et d’éther polluait l’air, car les « patients » en étaient imbibés, l’un comme de l’autre !

Alors qu’ils semblaient arriver dans le fond du campement, les gémissements ne cessaient guère. Bien au contraire, ils avaient tendance à se faire plus soutenu, voire même à se transformer en cris. Oui, c’était exactement ça : des cris et des lamentations. Un chapiteau immense fermait le camp. Mateù et son guide passèrent au travers, pour arriver dans une clairière. Là, une multitude de petites tentes avaient été dressées. Mateù était fasciné et terrifié à la fois. Que pouvait-il se cacher là-dessus ? Il mourrait d’envie d’en savoir plus, autant qu’il voulait faire marche arrière et fuir au loin.

Une fois arrivé devant l’un des petits dômes, le gardien poussa le rideau faisant office de porte. Une puissante odeur de souffre arracha le nez du Teutonique. Il fit malgré tout un pas en avant. Comme il marquait une pause, le gardien se tourna vers lui et daigna enfin lui adresser la parole :


Il faut qu’il parle, ensuite votre séjour en Béarn prendra fin.
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Maitwess
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty26/03/10, 08:03 am

[Par gros manque de temps des joueurs, nous ne pouvons pas continuer ce RP. Peut-être reprendra-t-il un jour, mais y a peu de chances quand même. Vraiment désolée pour les lecteurs.]
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CastelOrAzur
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty05/05/10, 04:04 pm

Votre séjour en Béarn prendra fin.

Cette phrasa claqua nette dans l’esprit de Mateù, avant de revenir des dizaines de fois en échos. Il n’en prit pas conscience sur le moment, mais c’est à cet instant précis que les choses prirent une tournure définitive. En effet, cette simple phrase allait tout provoquer, tout autoriser, tout justifier.

Mateù fit un pas dans la tente. A peine l’eut-il franchi que le gardien scella les lieux, en lui précisant qu’il s’agissait d’un prisonnier béarnais. C’est comme si rien ne pouvait sortir de ce petit espace confiné. La chaleur humide rendait l’air plus pestilentiel encore.

Faire parler cet homme… En plongeant son regard dans celui du prisonnier, Mateù sut instantanément qu’il ne savait rien. Souvent, lorsqu’on faisait appel à ses « talents », c’est que mille méthodes avaient déjà échoué. Blasé, ce prisonnier ne prit même pas la peine d’hurler son innocence, il n’en avait plus la force, plus l’espoir. Il se contenta d’un Je ne suis au courant de rien… presque indifférent.


Je n’en doute guère répondit le Teutonique. Une lueur de vitalité explosa dans les pupilles du prisonnier, avant de s’éteindre à jamais, suite à la réponse de l’Arlésien. Je n’en doute pas, mais pas question d’hypothéquer mon retour au pays annonça-t-il d’un ton neutre, froid, mais décidé.

Mateù ne voulait pas s’éterniser, son devoir serait vite expédié. Cependant, il détourna ses yeux de ceux du supplicié. Ce dernier était attaché au mât de la tente. Ses bras étaient noués loin au dessus de sa tête, si bien qu’un espace de deux coudées séparait ses pieds du sol. Il portait d’étranges tissus autour des poings. En réalité, il s’agissait de cuir de vache. La méthode était simple : cinq entailles étaient percées dans chaque paume du malheureux. Ensuite, on lui avait refermé les mains, de manière à ce que chaque doigt pénètre une plaie ouverte. Alors, il restait à envelopper les deux mains d’un épais cuir détrempé. L’assèche de ces « gants » et la pousse des ongles achevaient le travail des bourreaux. Pratique, économique et vite réalisé, le procédé avait fait ses preuves.

Ceci dit, le résultat ne semblait pas convaincre les dirigeants du camp, pas cette fois. Mateù fit un pas, à nouveau, et détacha le prisonnier. Sans ménagement, il le laissa s’écrouler sur le sol. Il appela le gardien, resté dehors, et lui hurla de tenir le malheureux éveillé. L’Arlésien lui ôta ses cuirs et poigna dans la main droite du Béarnais. Il l’examina, rapidement. Les plaies étaient terriblement infectées.

Machinalement, pour "faire comme il fallait", mais sans y croire une seconde, Mateù reprit :
Bon, tu vas me dire où se trouve ce groupe de gardes épiscopaux. Nous savons qu’ils sont tombés dans une embuscade à moins de cinq lieues du camp, alors qu’ils devaient être en train de traverser ta propriété, comme par hasard.

Pas de réponse, que des larmes et du sang. Tant pis. Mateù saisit plus fermement la main du Béarnais, et agrippa violement l’index de ce dernier. Sous cet ongle bruni par le sang et le pus, l’Arlésien glissa une large et plate tige de métal. Il plaqua la main dangereusement greffée sur le bas tabouret servant de « boite à outils ». A l’aide d’un petit maillet, il enfonça le pieu. Une fois, un cri, deuxième fois, deuxième cri. Ensuite, les cris se transformèrent en gémissements. Mateù répéta l’opération avec chaque doigt du prisonnier. Parfois, il parvenait à entièrement décoller l’ongle de sa victime. Mais d’autres fois, celui-ci se brisait, dans un craquement inaudible. Le résultat était pourtant le même : une horreur totale.

Alors, le gardien prononça la phrase que Mateù redoutait plus que toute autre :
Ca ne marchera jamais. On passe au plan B, tant pis….

Le sang de Mateù ne fit qu’un tour lorsque le gardien hurla son ordre. Quelques secondes passèrent. Elles parurent éternelles à Mateù, qui se raccrochait au fol espoir que tout s’arrête enfin.

C’est alors que le rideau d’entrée s’ébranla, et que les occupants purent entendre le plus déchirant des
Pa… Papa… ?
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty07/05/10, 04:19 pm

Ce « Papa » avait un pouvoir terrible, figeant. Mateù, toujours accroupi devant le Béarnais, ne bougeait plus. Un « Papa » qui lui avait glacé le sang, arrondi les yeux et oppressé la poitrine. L'Arlésien pivota lentement. Une jeune fille lui faisait face. Son visage lui donnait 12 ans, son corps dénudé lui en donnait deux de plus, trois maximum.

Si cette vision horrifiait Mateù, elle ressuscitait le prisonnier. Il n'attendait que sa mort, patiemment, calmement. Il avait accepté l'arrêt de sa vie. Quelle terrible mort que de la souhaiter si ardemment. La seule perspective, le seul espoir, l'ultime impatience : mourir. Mais l'arrivée de la petite changeait la donne. Le prisonnier se révolta, redoubla de fureur dans ses insultes et ses cris de douleur.

Mateù continua de scruter la blondinette, poussée dans le dos par un gardien. Ses yeux était rougis. Son visage terreux et poussiéreux étaient fendus par deux sillons reliant ses yeux à son menton, tandis que sa respiration était hachée par des sanglots incontrôlés. Ses bras, tendus, restaient plaqués le long de son corps, les paumes de ses mains, ouvertes et collées à ses cuisses. Ces dernières, d'ailleurs, firent plisser les yeux du Teutonique. Réaction de dégoût, sans aucun doute. En effet, ces deux fines tiges, tremblantes, gardaient la trace d'un filet de sang séché et nauséabond qui s'était écoulé depuis leur base.

L'Arlésien reprit ses esprits. La notion même d'excès n'existait plus. Et tandis que la fillette implorait son père de « dire tout ce qu'il savait », Mateù poursuivit son « œuvre », de longues heures durant.

Alors, tandis que le soleil témoignait du petit matin naissant, le Provençal fut libéré par ses supérieurs. Sans perdre un instant, il se lança sur à la poursuite d'Arles, à la recherche de répit, à la douceur de son épouse, à la découverte de sa descendance...
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty12/08/10, 11:33 am

Seigneur que la route était longue…

La monture de Mateù trainait sa carcasse -qui n’avait jamais semblé aussi pesante !- sur les routes poussiéreuses du retour. Il ne savait à quoi penser. Oublier ces dernières journées ou, au contraire, s’interroger ? Il préférât oublier. Rien ne pouvait justifier les actes qu’il venait de commettre. Il en était conscient. Dès lors, les ressasser ne servait à rien.

Il fallait oublier. Oublier. Oublier. Oublier…

Les lieues défilaient avec une lenteur inexorable. Mais, soudain, en toute fin de journée, les lumières d’Arles furent en vue. Mateù se sentait si sale, si lourd, si triste. Il n’attendait qu’une chose : retrouver son foyer. Peut-être la chaleur de son épouse et le sourire de son fils le « laveront », quelque peu.

Pourtant, plus il s’approchait, plus il se sentait mal. L’odeur nauséabonde qui tâchait son vêtement n’arrangeait rien. Le poids de la culpabilité non plus, d’ailleurs. Mais il ne s’agissait pas de cela. Mateù fut hanté par un sentiment plus violent.

Et tandis que le petit cortège fendait la nuit provençale, quelque chose se tramait. Quelque chose de plus noir encore…
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty03/09/10, 01:49 pm

La peur...

Il y avait maintenant un moment qu'Anderexia, voyant que le dernier client commençait à bouger, avait laissé partir Aliénore. L'aguicheuse serveuse était montée se coucher dans sa chambre, tout au fond du couloir, tandis que la patronne vérifiait à la cuisine que les fenêtres étaient fermées.
Un moment aussi qu'elle avait entendu les pas de l'homme et la porte se refermer. La cuisine était en ordre, elle allait pouvoir rentrer. Elle avait rêvé de s'asseoir dans sa voiture à chevaux, de laisser ses jambes se délasser tandis que les cahots la berçeraient jusqu'à Oraison, d'embrasser son fils endormi et d'aller à son tour profiter d'un repos bien mérité entre des draps soyeux.
...Mais un moment qu'elle avait senti la main plaquée sur sa bouche, le souffle dans son cou, et la lame sur son cou...

La douleur...

Elle avait bien songé à se débattre, appeler à l'aide, mais la lame entaillait déjà son cou, elle savait qu'au moindre geste c'en serait fini. Un fin ruban de sang descendait déjà sur son cou pour finir dans le bord dentelé de blanc de son corsage.
Elle s'était donc laissée trainer dehors par la petite porte sortant de la cuisine, marchant docilement sans que l'emprise de l'homme ne se desserre. Une fois la porte refermée, la cour s'était étalée devant elle, le faible éclairage d'une lune presque pleine leur permettant de voir seulement à quelques pas. Bien entendu, l'endroit était désert, ce qui n'était pas inhabituel à cette heure avancée de la nuit. Sous le petit abri situé dans le coin opposé, le cheval d'Aliénore dormait.
L'homme l'avait jetée à terre avant d'appuyer la pointe de son épée sur son sein gauche. Elle n'avait entendu qu'un murmure
"Enfin..."
Puis l'homme s'était ravisé...et avait déplacé l'épée jusqu'au ventre qu'il avait lentement transperçé comme du beurre. Elle avait su alors que sa mort serait lente, et douloureuse...
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty23/09/10, 09:31 am

Arles était en vue, enfin. Plusieurs lueurs vacillantes tachetaient le ciel étoilé. Quelques colonnes de fumées complétaient un tableau étrangement glauque. Mateù sut qu’une de ces colonnes s’échappait de la cheminée de la Gnole Douteuse. A cette heure avancée, l’établissement ne devrait plus tarder à fermer ses portes.

Le Baron était bouleversé par les derniers événements. Il n’aspirait qu’à une chose : retrouver son foyer.

Il pénétra enfin dans l’enceinte de la ville. Les rues étaient relativement calmes. Plus il s’approchait de son auberge-bordel, plus le nombre d’ivrognes par caniveau grandissait. Aliénore avait, une fois de plus, bien fait son travail.

Mmmmm, Aliénore… Elle faisait partie du foyer maintenant, et elle aussi manquait à Mateù. D’une façon différente de son épouse, bien entendu. Mais disons qu’elle savait se montrer chaleureuse.

Les rues se faisant de plus en plus étroites, la Baron mis pied à terre. Les brides dans la main gauche, le pommeau de son épée fourée dans la main droite, il poursuivit son chemin.

Cette odeur… Mateù se contorsionna pour placer son visage sur son épaule. Il renifla deux fois, puis grimaça. Il lui semblait que jamais elle ne le quitterait. Ce parfum, celui de la petite, immonde mélange de sang, de larmes et de spermes. Ce relent, il dégoutait le Baron autant qu’il se dégoutait lui-même. Partout il avait pénétré l’Arlésien : dans ses vêtements, ses cheveux, sa peau. Son nez pourrait-il un jour s’en débarrasser ? Pour l’instant, Mateù n’en savait rien. Ce dont il était sûr, c’est que son esprit, lui, ne pourrait jamais oublier. Jamais.

L’auberge se dressait à présent devant lui. Les portes et volets étaient clos, l'établissement aussi. Mais une bande de lumière filtrait sous l’entrée. Etrange…
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MessageSujet: Re: "Attention chérie, ça va couper !"   "Attention chérie, ça va couper !" Empty12/02/11, 08:44 pm

Elle n'avait pas reconnu son agresseur, le visage dissimulé par son capuchon depuis son entrée à la Gnôle. Il était fréquent que les clients protègent leur anonymat, surtout lorsqu'on savait qu'Aliénore ne vendait pas que de la bière, elle n'y avait donc pas pris garde. Mais une fois dans l'arrière cour, seule avec lui et son étrange comportement... Elle s'était demandée s'il y avait une raison à tout ceci. Visiblement l'argent ne l'intéressait pas, ni les ors de la Baronne, ni la caisse du commerce. Pas plus que le viol qu'elle aurait pu craindre dans ces circonstances.
Mais alors quoi ?

Il l'avait observée, à terre, perdant son sang à travers ses doigts vainement plaqués sur la plaie. Elle n'avait entendu que sa respiration, forte mais calme. Sans trop savoir pourquoi, elle n'avait pas imploré sa pitié ; elle avait senti qu'il en était dénué. Alors qu'elle fixait la masse sombre sous le capuchon, à défaut de pouvoir dinstinguer ses traits, il s'était soudain approché.
Allait-il l'achever, là, en pleine nuit, derrière une taverne ? Comme on égorgeait un cochon, à même la terre. Ainsi c'était tout, sa vie allait se terminer sans savoir pourquoi ni par qui ?

Mais il avait d'autres projets... L'empoignant par les cheveux, il l'avait traînée jusqu'à son cheval et l'y avait fait monter. Il s'était installé derrière, plein de dégoût pour sa passagère, et avait remonté tranquillement les rues jusqu'aux portes de la ville. Qui irait déranger ce qui semblait être un couple d'amoureux ? En pleine nuit, il aurait fallu être très observateur pour voir que la dame était peut-être un peu trop penchée, comme assoupie, et l'homme peu à l'aise.
D'elle, il ne restait désormais plus qu'une petite flaque de sang et quelques effets personnels encore posés sur le bar. Jamais plus elle ne reverrait sa taverne. Le début et la fin de tout. Elle y avait rencontré son époux Mateù, y avait été demandée en mariage, ils s'y étaient maintes fois disputés mais toujours réconciliés, tant bien que mal, c'était autant qu'Oraison ou Grimaud un lieu lourd de souvenirs. Elle n'y serait désormais plus jamais sienne. L'essentiel de sa vie avait été avec lui, dans la mort elle serait seule.

L'engourdissement...

La chevauchée avait paru durer une éternité pour Anderexia. Sa conscience sombrant, le froid avait gagné ses muscles et atténué la douleur à mesure que lui échappait sa substance vitale. L'esprit en plein délire, elle avait vu Savié son fils, imaginé ses yeux pleins de larmes lorsqu'on lui apprendrait sa mort. Son coeur s'en était trouvé brisé.
Mateù la pleurerait-il ? Elle n'en savait rien, les relations étaient toujours passionnées mais très fluctuantes. Il était absent depuis un long moment maintenant, toujours par monts et par vaux pour l'Ordre Teutonique, elle ignorait dans quelles dispositions il serait à son retour. Un père aimant espérait-elle, son petit brun espiègle en aurait bien besoin. Homme à femmes, charismatique et très convoité, il referait certainement sa vie. Anderexia ne pouvait qu'espérer que les suivantes aient une quelconque fibre maternelle...
Son neveu Ludovi, véritable trésor inattendu "offert" par sa détestée belle-soeur, allait grandement lui manquer. Un homme si bon, si droit, pourvu qu'il inspire quelque peu son cousin.

Elle aurait aimé dire au revoir à ceux qu'elle aimait, à son suzerain Baroùn de Dinha, mais ce soir on lui volait ce privilège.

Le cheval s'était arrêté, Anderexia ne savait pas où elle se trouvait, n'avait plus la force d'ouvrir les yeux. Elle ne réalisa pas qu'on la poussait à bas du cheval. La dernière chose que sa conscience lui épargna fut le bruit de sa nuque qui se brisait lorsque, telle une poupée de chiffon, sa tête atteignit le sol au pied du cheval...
Elle ne saurait jamais que L'Infâme avait finalement eu raison d'elle.


La fin.
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