arrivée de Don Salustre

Bonjour,

Où faut-il aller si on a déjà acquis certaines connaissances ?

Gromelle

Je connais certainement plus intimement le moindre de mes moutons que vous la plupart de vos ouailles, mon père !

Pardonnez moi, Messire, et vous également, mon père.

Je me suis mépris sur l'objet de votre question et vous ai été particulièrement inutile en l'occurence.

Je n'ai pas d'excuse.

...

Quant à mes bêtes, vous pouvez les interroger : je les soigne, je leur enlève les puces, je les tonds, je les nourris, je leur donne la meilleure eau, parfois même du pastaga, je les trais, je les lave, je les nourris et fais paître, je les apparie, je leur joue de la musique avec mon fifre, je leur récite des poèmes, je leur lis ce que je trouve, je leur chante des chansons, je les écoute, je les veille, je les borde, je les protège des prédateurs et des coquins, je les tue et les écorche, tout cela avec la plus grande tendresse et le plus grand soin.

Je suis certain que vous ne pouvez pas en dire autant, mon père !

^^ Oui, il la connait bien.

... mais elle a d'autres raisons de m'en vouloir. Et elle doit sans doute vouloir me brûler aussi.

... à raison.

...

Quant au reste, j'ai trop de respect pour le baptème pour le galvauder, mon père.

...

Plusieurs prêtres ont essayé, et renoncé.

Mais vous, pas encore. Il faudrait peut-être vous y mettre à plusieurs pour y parvenir. Pas que je sois réfractaire, mais ... je pose beaucoup de questions.

et tu a un élevage exclusivement de brebis tu peux l expliquer?

même en parlons qui t a déjà entendu dire mes mouton? s est toujours mes brebis

et d après a cette même personne t aime tes brebis plus qu'elle

s est pas bien ça :evil:

Pas mes brebis Kalif. Entre mes brebis et elle, je l'aurais choisie.

Elle m'a demandé de choisir entre mes soeurs et elle.

Je ne pouvais pas abandonner mes soeurs ... je ne pouvais pas l'abandonner ...

J'ai choisi mes soeurs. Et tout s'est brisé.

c'est qui, tes soeurs?

Blanche, ma soeur aînée, blonde comme les blés, douce et prévenante, une jeune fille de coeur plus que de raison, ... une intelligence de coeur aussi. Elle a encore besoin d'être rattrappée quand son coeur la perd.

Adèle, qui vient juste après moi, blonde également, les cheveux toujours tressés ou en chignon strict et rigoureux, à son image, qui mène notre famille à la baguette et dirrige tout le monde. Elle prend tout sur ses épaules aussi, trop, trop impliquée, trop à coeur. Elle est ainsi. Elle déplacerait des montagnes, mais sa colère la perd et elle a du mal à comprendre les gens, les heurte parfois.

Enfin Jeanne, la puinée, rouquine effrontée, charmante, chapardeuse, garçon manqué, empathique, qui se fourre sans cesse dans des situations impossibles. Elle est la plus aimée de tous aussi.

Voilà mes soeurs. Sans elles, je ne suis pas grand chose. Nous avons encore très fort besoin les uns des autres. Nos parents sont morts, notre mère ... à cause de notre curé. Notre père, aussi, mais plus tard.

Blanche a 18 ans, presque 19. J'en ai 17, presque 18. Adèle en a 16 et Jeanne 14.

Mais ... d'ailleurs, vous les connaissez ! Elles vont à la messe tous les dimanches. Enfin, dans le fond, parce que ce sont les belles gens qui vont devant.

Puis Jeanne chaparde encore bien dans le tronc ... colle à dents, ne rien dire...

Avisant le vieux Monsieur qui écoutait.

Je suis désolé de vous accaparer avec tout cela, Monsieur.

interromps le brouhaha

Heu ... merci Messieurs !

Oh, oui, excusez-nous.

Vous savez comme on est, à Marseille...

...

Mais je les connais, tes soeurs: je les ai entendues à la salle de conciliation de la Viguerie, pour une sombre histoire de c... oeur...

... oui, en effet !

Avec notre lieutenant de police !