[RP fermé] Auxiliaires ailés

Sujet: [RP fermé] Auxiliaires ailés 18/02/11, 08:58 pm

[Albenga, 18 février 1459]

Les dernières neiges. Les dernières velléités d'un hivers avant la douceur du printemps.

L'air sentait bon. Un air particulier. Frais. Le goût du froid encore. Les escarbilles du feu de camp.

Au loin, les ombres des chevaux se pressant les uns contre les autres. Des renâclements. La buée de leurs naseaux.

Tout était calme et tranquille.

Et pourtant.

...

J'aiguisais mes lames, doucement, pour ne pas réveiller mes soeurs, nos compagnons, tous.

Les mots de passe chuchotés.

L'Italie.

On recevait des nouvelles éparses. Des réfugiés de loin, des gens qui partaient au front.

La victoire. Deux armées ennemies vaincues. Les chefs ennemis en fuite, quelque part. D'autres armées qui arrivaient. Des rumeurs. Des rumeurs.

Et des regards étranges des gens d'ici. Et cette question : que faites-vous là ?

Nous montions l'arrière garde, avant que l'avant garde soit montée.

Nous avions été petits, timorés. Et l'on nous voyait petits.

La Provence libre, indépendante ... oui. Casanière aussi. Oublieuse de sa propre grandeur. Avare quand on lui demandait de tenir parole.

Que restait-il de tout cela que quelques fous qui étaient venus s'endormir en arme sur cette plage d'Albenga, loin de tout, au cas où, pour ne pas être trop loin, pour ne pas aller trop loin ?

Nous étions quelques fous.

Nous étions quelques fous.

La Provence libre et indépendante devait être grande, habitée d'un brin de folie, qui lui permettait de se mesurer aux grands et de leur dire "Nous prenons notre destin en main !", d'un regard, droit dans les yeux. Ce qui lui permettait de dire, "Nous sommes libres, ou rien !". Celle qui dit "Nous sommes responsables de nous-mêmes !".

Mais plus, mais plus encore, celle qui prend sa place au sein des Royaumes, non pas comme un morceau de terre volée, mais comme sans pareille !

La Provence, esprit de liberté, ou rien.

Je vérifiai le fil de la lame ... c'était bien. Un bon outil pour de sales besognes. Ou pour de grandes choses.

J'entendis les sentinelles se murmurer les mots de passe. Vero était de garde ... ou en vadrouille, je ne savais.

Sa Majesté devait être endormie. Ou pas.

Le vent se leva, ranimant les flammes du feu du camp.

Il était temps de prendre la plume et d'envoyer quelques mots.

Sujet: Re: [RP fermé] Auxiliaires ailés 18/02/11, 10:41 pm

Dans la tente marquisale, une petite flamme brûlait, éclairant Hersende qui retirait la cuirasse légère qu'elle portait habituellement en campagne. Elle avait congédié ses femmes car elle voulait rester un peu seule.

Elle rentrait d'une réunion à l'Etat-Major génois sur l'évolution de la situation. A son retour au camp, elle avait fait renvoyer les chariots génois qui venaient d'approvisionner La Mistrale, comme promis par la Doge.
Au passage elle avait adressé quelques mots à Véro et Nours qui étaient de garde ce soir-là. Un peu plus loin les feux des campements crépitaient encore dans la nuit fraîche mais déjà on les alimentait moins et les flammes ne tarderaient guère à baisser.
Elle entendit un chant s'élever en provençal et crut distinguer les accents de Malbec.

Mais leur retour en Provence était quelque peu remis. Malgré les bonnes nouvelles de la veille, le danger n'était pas écarté. Il lui fallait maintenant rédiger le rapport qui serait lu le lendemain à tous les soldats à l'heure du rassemblement.

Elle étira son dos endolori : le trajet à cheval jusqu'à Savone lui avait paru long. Elle s'approcha de la petite table sur laquelle son secrétaire gardait toujours du parchemin et un encrier, ainsi que les proclamations qu'elle avait déjà rédigées depuis ces derniers jours.
Elle les parcourut...

Le premier dix jours plus tôt :

Citation :: Bonsoir!

Si tout va bien et que l'encombrement ne nous joue pas des tours, nous partons ce soir pour Vingtimiglia.

Je dois vous informer des derniers événements : les ONE ont quitté le Duché de Milan, les poches pleines d'argent et sont arrivés à Modène où ils ont affirmé qu'ils ne faisaient que passer. Comme chez nous, ils ont pourtant attaqué le château cette nuit. Ils ont échoué mais vont sans doute recommencer.

Gênes ce sera sans doute pour après...

Que tout le monde suive!

Hersende

Puis après leur arrivée à Ventimiglia :

Citation :: Bonsoir,

Vous avez pu voir l'accueil chaleureux des Génois en gargote à notre arrivée (sujet "notizie de Modena")

Il se peut que les Génois nous demandent d'aller protéger leur capitale. Je demande donc l'accord du conseil comtal, puisque la mission ne devait nous emmener que jusqu'à Vingtimiglia.

Les nouvelles :
- les ONE ont attaqué le château de Modène et auraient dû le prendre mais c'était le jour des élections et c'est le conseil élu qui est resté en place
- Milan et Venise se sont enfin décidées à agir contre eux, Venise a fait détruire l'armée ONE qu'elle avait autorisée sur son territoire
- la France a été alertée et va aussi prendre des mesures
- la Provence a reçu une information sur une menace d'attaque des ONE mais tant qu'on leur barre la route, rien à craindre

Courage à tous!
Hersende

Juste avant de partir pour Albenga :

Citation :: Bonsoir,

Voici les dernières nouvelles :
Aujourd'hui les deux armées ONE ont quitté Guastalla pour se replier vers le nord à Mantua. Elles groupent 78 hommes en visible plus les furtifs. Apparemment elles se dirigeraient vers la République de Venise qui semble décidée à les arrêter puisqu'elle a posté une armée à Vérone.
Les ONE sont poursuivis par 3 armées : 2 génoises (95 hommes) et 1 modénaise (35 hommes)
Milan mobilise à Parme. Florence ne bouge pas ses armées mais protège Pise car les ports de la région sont menacés.

C'est donc une véritable coopération internationale qui se met en place : les ONE sont enserrés dans une nasse.

Dans la République de Venise, 15 ONE visibles plus des furtifs sont à Udine mais une trentaine l'ont quittée pour aller à Rijeka (Kraljevina Hrvatska), ce qui semblerait prouver effectivement que les ONE veulent retourner en Roumanie.

Plus inquiétant au vu de la situation nouvelle :
- Rijeka est un port et cette province ne participe pas à la lutte, donc des bateaux ONE peuvent y accoster
- 15 ONE d'origine anglaise et irlandaise sont en mer sur des bateaux (2) depuis un moment et viendraient vers les ports italiens.

Donc actuellement s'il y a menace, c'est par les ports.
Je ne pense réellement pas que les ports de Provence soient menacés car les ONE n'auraient rien à y gagner : nous sommes trop loin du champ de bataille, ils savent qu'ils ne peuvent pas tirer d'argent de nous vue notre situation financière et que notre agrément ne vaut rien
Par contre les ports génois risquent beaucoup plus. Attaquer Gênes ferait revenir leurs armées, prendre leur capitale supprimerait les agréments de leurs armées en terre modénaise. J'ai donc prévenir l'EM génois du danger qu'ils courent d'une attaque de l'un de leurs 6 ports

A xxmiglia il y a une armée génoise. A Gênes aussi et à La Spezia aussi. Donc la zone qui est la moins protégée est Savona/Albenga. J'ai donc proposé aux Génois et au Conseil comtal donc d'avancer la Mistrale jusqu'à Albenga seulement, passer en ennemis tous les ONE dont on ne sait pas où ils sont et pouvoir à l'arrivée d'un bateau se mouvoir sur Savona, ou rester à Albenga pour les tuer à la descente du bateau.

Apparemment le conseil cette fois-ci serait d'accord... Nous partirons donc sans doute demain soir.

Si certains veulent rentrer voter quelques jours en Provence, on cherche des gens pour accompagner un MA qui doit rentrer avec de la pierre à Draguignan. Signalez-le moi, merci.

N'hésitez pas à me poser des questions!
No pasaroun!

Hersende

Et l'avant-veille :

Citation :: Compagnons et amis,

Actuellement le champ de bataille s'éloigne de nous. Les ONE sont pris dans une nasse entre 6 armées entre Mantua et Verona à la frontière de la République de Venise et perdent des hommes chaque jour : en deux jours ils ont eu 9 morts et 11 blessés... Ils commencent à envisager de négocier... Ils sont perdus!

Certes ils ont des renforts mais ceux-ci sont loin et actuellement toutes les provinces italiennes sont mobilisées contre eux. Je viens de demander à l'EM génois s'il était nécessaire que nous restions, les renforts n'arrivant pas par la mer ligure apparemment... Nous aurions pu aller donner le coup de grâce, mais je ne crois pas que le conseil provençal accepterait de nous voir partir à la frontière de Venise et en plus je crois que notre Comté a besoin de nous.

Nous avons réussi ce challenge diplomatique qui consistait à faire prendre conscience à tous du danger et nous avons réussi! Nous avons montré ce que nous valons comme alliés, nous avons conduit notre voisin à prendre sa destinée en mains sans se laisser piétiner par ces brigands. Même si nous n'avons pas combattu, nous avons rempli notre mission.

Je vous tiens informés sous deux jours de la décision de l'Etat-Major génois. S'il estime notre présence nécessaire, nous resterons.

No pasaroun!
Hersende

Sujet: Re: [RP fermé] Auxiliaires ailés 18/02/11, 10:53 pm

Hersende hésita quelque peu. Reposant les parchemins, elle alla soulever le rideau qui au fond de sa tente, cachait le lit de camp de son secrétaire.

Le jeune Yvain dormait profondément, avec la facilité de ceux de son jeune âge à sombrer dans le sommeil en toute quiétude... Elle le regarda, soudainement attendrie. Les ombres mobiles que projetait la flamme de la bougie posée sur la petite table, elle ne distinguait pas les traits d'Yvain et elle crut un instant voir son fils disparu. Il aurait eu le même âge, s'il ne s'était noyé en sauvant sa fiancée emportée par des pirates dans le port de Marseille... Son coeur se serra...

Elle n'eut pas le coeur de réveiller Yvain pour qu'il prenne le texte sous sa dictée. Laissant retomber le rideau, elle se dirigea vers la petite table, prit un nouveau parchemin et d'une plume décidée traça les mots suivants de sa petite écriture :

Citation :: Compagnons et amis,

Le gouvernement génois nous demande de rester encore quelques jours.

Les ONE ont subi une défaite cuisante hier : 28 morts et une quinzaine de blessés, les deux armées piégées détruites... De plus un bateau portant des ONE a été coulé en mer Adriatique.

Mais Gênes craint des représailles sur ses ports d'autant plus que les ONE ont créé une nouvelle armée à Rijeka en Croatie et qu'ils sont liés avec l'Irlande et les contrées riveraines de l'Adriatique (Croatie, Serbie, Albanie). Deux autres armées d'un Ordre brigand allié aux ONE voyagent actuellement de façon indétectable.
L'Etat Major génois souhaite donc que nous surveillions encore un peu les ports pendant qu'ils sécurisent la région.

Iskander a désormais accès à l'Etat Major et vous tiendra informés.

Qu'Aristote vous garde et ne laisse pas ces bandits nuire à nouveau!
No pasaroun
Hersende

Sujet: Re: [RP fermé] Auxiliaires ailés 02/03/11, 08:08 pm

[Draguignan, 2 mars 1459]

Qu’est-ce qui poussent les gens à agir ensemble, à agir pour le bien de tous ?

L’amitié ? L’affection ? Le sens du devoir ? Un danger qui les menace tous ? Un esprit de solidarité ? La Gloire ? La Loyauté ? Autre chose encore ?

Un peu tout cela ?

Je ne sais.

Au soir de ce jour, avant la fête, avant que les libations infinies me fassent oublier,

… prendre la plume, pour rendre compte, pour témoigner de ce qui fut fait.

Citation :: Draguignan, 2 mars 1459

Tout a commencé il y a quelques mois, en décembre 1458. L’Ordo Negrum Equites avait ravagé la Provence et la Provence espérait en être quitte, tout en craignant, en sachant que ce n’était pas tout à fait fini.

Au début du mois de février 1459, l’Ordo Negrum Equites monta une, puis deux armées à Parme, sur les terres du Duc de Milan. Ces deux armées restèrent sur place, menaçant les souverains italiens, extorquant promesses et fonds, passe-droits et alliance, par la menace et par des mensonges. Les états italiens, esseulés, tremblaient.

Gènes, menacée d’invasion, appela le Comté de Provence à l’aide. Puis l’Empereur Alveran Ier invita toutes les nations victimes de l’ONE à prendre les armes contre eux.

La Provence répondit. On racontera beaucoup de choses encore à propos de cette mobilisation. Que l’on se souvienne que la diplomatie provençale oeuvrait pleinement à rallier les états Italiens contre l’Ordo Negrum Equites et que la Provence décida d’envoyer l’armée de Sa Majesté, La Mistrale, avec des volontaires, pour aider les génois et répondre à la demande de l’Empereur.

Que l’on se souvienne des noms des volontaires des armées de Provence : Sa Majesté Hersende, ces Dames Vero5 de Beausoleil, Calista, Laly56 du pré du bonbon, Mandra.gore, Christine. et Celtane, et Messires Bloodghost, Ruis, Arhnault, Don_Querotte1, Otto von Karolinger, dict Otto_kar, Nours, Gastecelle, Badios, Daingean, Pedro de Mensosa, dict Malbec, Valmeu Adrian Audisio, dict Castor22, Perrin d’Andor et moi-même, Iskander

Parallèlement, la République de Gènes, en proie à une pénurie alimentaire, sollicita la Provence pour avoir des vivres, qu’elle achèterait pour ensuite ravitailler les forces armées, les siennes et celles qui viendraient à son aide.

Le ravitaillement était porté par Messire Célestin4, de Draguignan.

Un incident de parcours fit que Célestin4 fut bloqué sur le Nœud Savoyard, écrasé sous sa charge, et sans espoir de pouvoir la soulever.

La Mistrale alla de l’avant, prenant position pour défendre les ports de Ventimiglia puis d’Albenga, sécurisant le territoire de la République de Gênes et permettant aux armées génoises d’aller combattre l’ONE. Ce furent de longs jours de guet, toujours sur le qui vive, à attendre un ennemi qui pourait sortir des maquies, des bas-fonds des villes ou surgir de la mer.

L’ONE assailli Modène par traitrise, provoquant l’ire des états du Nord de l’Italie, Florence, Milan, Venise et Gènes. Tous unirent leurs efforts pour éradiquer la menace représentée par l’ONE. Et l’ONE fut battue, devant Modène, et ses armées disloquées.

La vigilance restait de mise, reste encore de mise, car l’ONE mobilise ses forces à Rijeka, à la frontière de Venise. Mais cette menace semblait sous contrôle des armées de Venise et de Modène, et Gènes démobilisa et donna son congé à la Mistrale, avec gratitude.

Il fut temps pour nous de rentrer. Et Célestin4, notre marchand ambulant, était toujours coincé sur le nœud Savoyard.

Notre mission de défense se changea en mission de sauvetage. Nous tentâmes de le percuter, avec force et compassion, pour l’éjecter du nœud. Et nous échouâmes, car nous ne parvînmes pas à le trouver. Nous tentâmes de le récupérer ensuite, et nous échouâmes également, car nous étions trop chargés pour parvenir à le dégager.

La Mistrale arriva donc à Draguignan, où ses soldats, épuisés, avides de retrouver leurs foyers après des semaines d’absence, pour certains, rentrèrent au pays, dans leurs villes, dans leurs familles. Je transmis l’ordre de démobilisation, conscient de l’immense sacrifice déjà consenti par beaucoup.

Célestin4 était toujours bloqué sur le nœud Savoyard.

Nous montâmes alors une expédition de la dernière chance, avec certains membres de La Mistrale et des gens de Draguignan, et Monseigneur lui-même.

Et nous sommes partis, hier, Dame Charlotte, Dame Vero5 de Beausoleil, Monseigneur Richelieu1, Messire Perrin d’Andor, Messire Silpoléon, Messire Slongman et moi-même, retrouver Célestin4.

Nous nous étions délestés de tout pour nous assurer de pouvoir le porter. Et nous avons essuyé une terrible tempête de neige, de ces tempêtes qui marquent la fin de l’hiver et le début du printemps.

Nous trouvâmes Célestin4. Ou lui nous trouva. Et … et nous sommes parvenus à le ramener, sauf, peut-être pas tout à fait sain, à Draguignan, sa ville, avec tout son chargement.

Que cela soit noté et consigné dans les annales du Comté de Provence, pour que l’on se souvienne de la bravoure et de la loyauté de ceux qui sont partis en Italie, du courage et de la ténacité de Célestin4 et du dévouement de ceux qui sont venus le rechercher.

Iskander
Berger à Marseille

Sujet: Re: [RP fermé] Auxiliaires ailés 02/03/11, 11:21 pm

L'air songeur, Hersende parcourait ce qui restait du campement de la Mistrale désormais démobilisée.

Quelques emplacements où l'herbe était plus pâle, là où s'étaient dressées des tentes, des traces de feux de camp, un chaudron qui pendait encore, suspendu à un chaîne accrochée entre trois montants au dessus d'un foyer désormais éteint...

Tous ou presque avaient regagné leur domicile et ce soir elle-même allait quitter Draguignan pour revenir à Brignoles. Une page se tournait...

Mais ils avaient la satisfaction d'avoir honoré la parole donnée, celle de l'alliance avec Gênes. Quand ils étaient partis, la République était sous la menace des ONE qui manoeuvraient entre Milan et Modène pour l'encercler. Il avait fallu toute la persévérance de la Chancellerie exploitant l'énorme erreur que les ONE avaient faite en s'attaquant à la capitale du Duché de Modène pour réussir à mobiliser contre eux toutes les provinces italiennes. Même les demandes de l'Empereur restées vaines jusque là, avaient après cet événement connu quelque succès...
Les troupes provençales n'avaient pas eu la possibilité de combattre, mais leur rôle n'en avait pas été moins crucial. Sans leur présence, les Génois n'auraient pas pu quitter leur sol pour aller attaquer les ONE à Modène alors qu'ils étaient sous la menace d'une attaque maritime.
Et malgré la pénurie qui sévissait à Gênes, les autorités génoises avaient envoyé de quoi ravitailler la Mistrale, alors qu'au même moment leur CaC implorait la Provence de lui vendre de la nourriture, ce qui avait provoqué l'envoi du pauvre Célestin heureusement sauf aujourd'hui...

Elle eut une pensée émue pour tous ces braves qui l'avaient accompagnée, soucieux de combattre ceux qui les avaient attaqués par surprise et de défendre le voisin et ami. C'était eux qui incarnaient l'âme irréductible de la Provence et qui faisaient qu'elle est était respectée quoiqu'en disent certains...

La paix était revenue. Hersende savait que ce n'était que provisoire car les rapports étaient pessimistes... A Mantua les ONE blessés et laissés pour morts pansaient déjà leurs blessures. Déjà leurs chefs faisaient venir ceux qui avaient échappé au massacre... En Croatie, une autre armée rôdait... Tout ce qu'on pouvait espérer, c'était qu'ils décident non de se venger mais de partir vers l'est, vers la Roumanie dont ils étaient originaires, ces faux Irlandais... mais le danger subsisterait : sur terre ou sur mer on entendrait reparler d'eux. Ils avaient une puissance militaire, une organisation et un tel dévouement fanatique à leur chefs que nombre de provinces auraient pu les leur envier...

Allons il était temps de passer à autre chose, de construire, de créer des alliances face auxquelles de tels groupes seraient démunis. Un dernier regard sur le campement... Le Capitaine de ses gardes attendait déjà, avec son détachement à cheval qui commençait à piaffer. Sans se retourner, Hersende monta en selle et fit un signe au Capitaine qui donna l'ordre du départ. Ils devaient passer en ville pour récupérer les derniers retardataires, puis ils partiraient vers Brignoles...

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