Révision du CODEX

Le Porte Parole, à son habitude, réagit rapidement.

Merci bien.

Il allait prendre place sur sa chaise préférée, celle qui ne ressemblait un peu à rien, au fond à gauche - ça aurait pu être un résumé de sa vie amoureuse... Quoi qu’en y réfléchissant il ne s'en fût pas trop mal sorti. Gwennay, Zahlia, Delta. Toutes de jeunes et pures jeunes femmes.

Bref, il allait y aller. Mais il n'y alla pas. Il alla là. Là où il était en fait. Enfin il ne bougeait pas. Malgré qu'il eu voulu - si c'est français.

Donc le voilà, là.
Et là, le Porte Parole entame la conversation.

Hmm ? ajouta-t-il comme pour ponctuer ses réflexions existentielles.

Eh bien oui, oui, je suis marié.

Ce qui suivit était certes un mal entendu, mais c'est ce qu'il entendit.
La nuance ne fût pas grande, mais la différence de mot était suffisante. Et le Très Haut sait comme il était attaché à sa langue. Et il l'y était particulièrement aux mots. Non-Hétéro .

Eh bien oui, vous le savez que je suis aristocrate voyons... puis ... Écoutez, je ne pense pas que ma vie sexuelle soit particulièrement... il s'arrêta.

Aristocrate, non hétéro, beau, médicastre... recherche à savoir s'il était marié...
Inutile d'avoir fait son parcours en science pour comprendre que le bougre en voulait à son or !
Et s'il y a un domaine dans lequel il n'aimait qu'on le tâte, c'était bien son or.

Comprenant cela, il se figea, incapable de savoir quoi faire.
Il tenta une manoeuvre d'une rare, un détournement de conversation subtil et bien placé :

Euh... hum... et sinon, vous pensez qu'ils vont répondre rapidement à ma demande ?...

Bien, bien.

Le voilà qui était rassuré. Le dénommé Billol semblait tout à fait compétent. Il se savait en de bonnes mains.

Le Porte Parole enchaîna sur quelques phrases que Savié n'arrivait pas bien à cerner.

Crénom, en veut-il vraiment à mon or ?
Il regardait son interlocuteur s'asseoir et sen rendit compte qu'il avait bien du mal à cerner le personnage.

Il allait tenter de creuser un peu l'affaire lorsque l'homme qui se tenait devant prit la parole le premier.

C'est qu'il avait l'art de la douche écossaise !

Euh... répondit-il en bon professionnel pris au dépourvu .
Les hémorroïdes ? Ma foi. La remontée naturelle. S'ils vous gênent vraiment, le couteau. Vous endormez avec de l'eau de la rivière glaciale, et en un coup de lame, le tout est terminé.

Voulez-vous que je les examine ? Je peux vous les couper si vous voulez.

* Placarde un écriteau à l'entrée de la salle *

Frappez avant d'entrer a écrit:

Anatomie, consultation et révision du CODE-X en cours.
Merci de ne pas déranger...

:lol:

Hum... On dit remontée naturelle. Na-tu-relle.

Il n'avait pas sa trousse à outils sur lui, mais il restait le couteau de son souper. Il aurait donc de quoi couper.

Bon, voyons donc vos mots. Baissez vos braies.

L'homme s'exécuta. Peut être un peu trop sans pudeur, mais si se fut le cas, le docteur ne le vit pas.

Il examina. Il n'y avait pas grand-chose à voir au final. C'était des hémorroïdes, voilà tout.

Ils vous gênes beaucoup ? demanda-t-il .

Savié, plongé dans un profond état professionnel répondit :

Et bien si elles ne vous font pas souffrir, et ne vous gênent pas, à vrai dire, je ne vois pas le soucis. dit-il en se relevant.

Nouvel étonnement du Baron, tout en prenant son verre.

Excusez moi, mais la seule conversation de la Comtesse dont je me rappelle ne fut qu'une question de sa part.

Elle nous demanda : "seriez-vous prêt à faire la révision du CODEX ?", nous précisant que la demande viendrait plus tard de la part du Conseil Comtal pour le faire.
Ce à quoi je réponds "oui, bien sûr, le BRL a été créé pour ça entre autres".
Nous n'avons aucune nouvelle de sa part depuis plus d'un mois maintenant, pour apprendre que la révision est déjà lancée ailleurs.

Je n'ai aucune autre information sur le sujet, notamment les questions que je vous ai présentées en cette doléance.

D'ailleurs, sur le principe, quand bien même nous aurions eu des informations au BRL, ne trouvez pas qu'il serait élégant d'informer le peuple en général, et non quelques personnes à droite, à gauche ?

Il but une gorgée généreuse du breuvage puis dit à voix plus basse.

Hmm. C'est un très bon vin que vous avez là.

Il ne rajouta pas le : "je vois qu'on ne se refuse rien au Conseil Comtal. Payé par les impôts j'imagine", de peur que cela soit mal pris. Et en retournant cette phrase dans sa tête, il aurait compris pourquoi.

Non, mais en ce qui me concerne, je regrette vraiment que le BRL ne soit pas plus actif. J'y passe de temps à autre, et je vous y vois...Et pas grand monde en plus. D'ailleurs, je me demande si vous ne devriez pas profiter des prochaines élections comtales pour demander la revalorisation de cette institution auprès des partis politiques...

La révision du Codex et de la Charte comtale est donc pour le moment finalisée par le Conseil Comtal. Le Barreau est représenté par Prunille.

Gabcha fit tourner un peu de vin dans son verre et demanda au Baroùn...

Depuis que je vous rencontre en salle des doléances, je constate chez vous une même volonté: celle d'une transparence accrue du Conseil Comtal. Celle d'impliquer davantage la population au sein des Institutions. Dans l'état actuel des choses, finissant ma carrière politique, je ne puis guère vous aider dans votre projet. En revanche, si je puis me permettre... Je suis certain que dans tous les partis, beaucoup peuvent vous suivre dans cette Voie.

Passant par l'entrée côté CC, la jolie Blonde n'eut pas l'occasion de voir le panneau posé par Marco...

Et capta la fin de la phrase.

Citation :

Le Barreau est représenté par Prunille.

Mais Prunille ne peut présenter l'état des choses ou demander l'avis du barreau...
Sinon elle va se faire accuser de manquement au devoir de réserve.

Je continue à penser que cette révision faite à la hâte n'est pas une bonne idée. C'est un projet qui demande à être muri, et à recevoir plusieurs avis de juristes confirmés, pour ce qui est d'une simple révision...

Je ne parle pas d'une refonte complète, qui n'est je crois qu'une douce utopie.

Louchant sur la bouteille de Pessac, elle lança un sourire à peine innocent à son oncle, et entortilla une mèche blonde autour de son doigt.

Gabcha de Cianfarano a écrit:

D'ailleurs, je me demande si vous ne devriez pas profiter des prochaines élections comtales pour demander la revalorisation de cette institution auprès des partis politiques...

Une bonne idée que celle-là.

Je trouve juste dommage qu'il faille attendre "d'autres" politiques, sachant que ceux actuellement en place pourraient très bien le faire.

Il continua d'écouter, tout en dégustant.

Les politiques, j'en ai soupé. Je les connais pour les neuf dixièmes depuis des années. Car oui, ce sont toujours les mêmes, accrochés comme ils peuvent. On les retrouve partout. Ils n'ont généralement pas le temps de faire des choses, mais ils continuent à vouloir être dans tous les projets, pour souvent, n'y rien faire.
Je les entends parler, promettre et gesticuler depuis des années, et franchement, quand je vois le résultat, je ne leur apporte clairement pas beaucoup de crédit.

Et malheureusement, les jeunes qui se greffent se retrouvent généralement dans le flot, suivant la tendance.

C'est un triste constat, mais je ne crois pas la Provence entre de bonnes mains. Par contre, ils savent bien parler, savent promettre ce qui fait plaisir, même si c'est faux, et qu'ils le savent. Il suffit d'ailleurs de creuser un tout petit peu pour s'en rendre compte.
Il n'y a qu'une chose pour laquelle ils excellent. C'est que lorsque vous pensez que vous avez touché le fond, ils arrivent toujours à vous prouver qu'ils peuvent faire pire.

Il but une gorgée.
Il écouta Prunille.

J'aurais d'ailleurs une petite question de vous à moi Porte-Parole, mon beau grand père. Avoir le Batonnier au CC est une excellente chose. J'ai défendu cela, et le maintiens. Mais je me demande s'il est écouté.
S'il vous - le Conseil, pas vous particulièrement - disait que vous vous trompez, l'écouteriez-vous, ou bien utiliseriez-vous votre énergie pour vous justifier et balayer d'un geste de la main son avis ?
Parce que l'intégrer pour vous fiche de lui, cela n'aurait aucun intérêt, et au bout d'un moment, il se lasserait non ?

Je précise que je ne sais pas du tout comment cela se passe là-bas, je me questionne juste.

Il les écouta.
Il buvait également, ce qui avait tendance à le faire parler encore plus. Si, c'est possible.

J'aime votre vision, mon cher Porte-Parole. J'aimerais y croire encore, comme j'y croyais il y a quelques années.
Malheureusement, à mon sens, l'Histoire a parlé. Les faits sont là. Rappelez-vous des promesses passées, des paroles, et faites un bilan. Je doute clairement qu'il soit positif.

Cependant, je ne remets pas en question le travail quotidien. Nous avons, avons eu et auront d'excellentes personnes pour cela : des maires (qui eux sont vraiment la force de travail de la Provence, contrairement au Conseil Comtal), vous avez-vous même fait un excellent travail et d'autres aussi dans le Conseil.
Mais s'il y a bien un point sur lequel je crois fermement, c'est que personne n'est indispensable.

Et même mieux, si aujourd'hui, tous les anciens disparaissaient de la vie politique, les nouveaux arriveraient et s'en sortiraient bien mieux que nous actuellement, j'en ai la certitude.
Mon souci vient du fait que tout soit actuellement bridé par le vieux, faisant du vieux, c'est à dire : tenter de gagner en pouvoir, ou ne pouvant pas le lâcher, à vouloir être absolument partout, sans avoir le temps de ne rien faire du coup. Même pour les compétents à la base. Et bien sûr, tout cela, dans le secret le plus absolu, tentant de ne rien laisser filtrer. Là, c'est sur que pour les nouveaux, ça devient compliqué.

Puis il écouta Prunille.

Honnêtement, si j'ai demandé cela, c'était suite aux différentes interventions du Conseil. On peut clairement y voir un : "on fait ce que l'on veut, allez.... voir plus loin si on y est".
La toute-puissance à l'état pur. On ne vous doit rien, on ne bosse que pour nous, et surtout, ne venez pas demander des Comptes.
Cela ne m'étonne donc absolument pas. Et je trouve cela bien triste.

D'ailleurs, je ne sais toujours pas qui fait partie de la révision du Codex, et sur quoi elle se base.
Bref, mes questions premières en fait.

Il but une nouvelle gorgée.

Il acquiesça .

Je suis tout à fait d'accord avec vous, même si mon idéologie n'est pas la même que la vôtre.
À la place de l'Empire, je demanderais plutôt l'indépendance (la vraie, ou la totale pour ceux qui préfèrent).

Mais il est clair que si l'on regarde ce qu'était à l'époque la promesse de ce Marquisat, nous en sommes particulièrement éloignés.
Je ne retournerais pas dans ce débat qu'est l'inutilité, voir le boulet qu'a pu représenter le Marquisat pour la Provence, je l'ai déjà tenu un paquet de fois. Certains arguments ayant été acceptés (ou n'ayant pu être contredit - à contrecœur, car donner raison à l'autre n'est pas vraiment un sport comtal), d'autres, réfutés à raison.

Je suis d'accord avec vous sur deux points Beau-Papa.

Le premier, c'est que tous les maux de la Provence ne viennent pas du Marquisat. C'est une évidence.
Cependant, vous conviendrez qu'il s'agit d'un cadre particulièrement fermé, ce qui limite le champ d'action des nouveaux projets à relativement grande échelle.
Le simple fait d'oser imaginer dire qu'il pourrait y avoir mieux et l'on se retrouve avec quelques gugusses prêt à nous trancher la gorge.

Je dirais que le problème, de fait, ne vient pas que du Marquisat, mais des ses autours également (et d'autres points n'ayant rien à voir également, notamment les mentalités, que je trouve exécrables).


Le deuxième point est qu'il est clair que d'avoir une majorité d'absents à un Conseil Comtal, c'est une aberration.
Mais là, il faut voir deux choses.
La première est qu'il ne tient qu'aux Illustre de sévir. Nous vivons dans monde tout rose où il ne faut surtout rien dire à ses amis parce qu'ils sont absents. Qu'il faut les excuser à tous les coups - ou pratiquement. Il faut les défendre lorsqu'on leur fait remarquer leurs absences, et ça continue comme ça pendant longtemps.
La deuxième est que les projets et les idées, ça se trouve AVANT d'arriver au Conseil Comtal. C'est le principe d'un programme !

Si on n’en a pas, on ne se présente pas.
Vous remarquerez qu'un certain nombre passe leur temps à tenter de faire remarquer que les programmes électoraux ne veulent rien dire ou sont impossibles à réaliser. Force est de constater qu'ils n'ont pas eu tort jusqu'à présent.
Il faudrait donc arrêter de croire les belles paroles et commencer à demander des comptes.

Bref, il faudrait peut-être commencer à se concentrer un peu plus sur le font que sur la forme.

Enfin en attendant, je n'ai toujours pas les réponses de ma doléance ajouta-t-il d'un ton amical

Et il en rebut une petite louche, pour s'apercevoir que l'inévitable était arrivé. Son verre venait de se vider.