Il était une faim.. Ou peut être une soif..

Repas terminé elle fait un dernier calin à son doudou papa et à sa maman
Un bisou à l'ami de la famille ..Kwik , en lui souhaitant bon repos
Avant d'attraper le bras de son Aume et de filer vers leur chambre
Là elle lui explique ses intentions en murmurant silencieusement ...

Les yeux qui lui font face sont pleins de reproches
Mais elle ne veuxpas ceder
En repensant à la soirée elle se dit qu'elle a raison
Elle n'est pas à sa place ici
Et son Aume non plus !

Qu'a t' elle a voir avec une furie comme Jeni
Ses parents ne s'occupent finalement que des plus vieux
Chloé l'a bien compris vu qu'elle est partie ...
Surement elle doit être heureuse de vivre autre chose
De vivre ailleurs .....

En silence toujours , elle fait rapidement un petit baluchon
Son Aume boude et est triste
Elle le voit bien ...
A tout hasard , elle fait aussi un petit baluchon avec ses affaires à Lui
Puis elle se couche et s'endort en faisant des rêves de voyages ...

Un hurlement la fait se dresser sur son lit
Levée precipitamment elle entrouve la porte et ecoute
Les voix viennent jusqu'à elle et elle comprend rapidement la situation

Coup d'oeil à son jumeau assis sur le lit
Elle le rejoint et prend place à ses côtés

Mon Aume
Viens avec moi cette fois
Tu verras maman Beli elle est gentille
Et elle nous emmenera en voyage
Elle doit aller chercher son bâteau en Italie
Ca serait bien d'aller avec elle
On reviendra par la mer tu imagines !!!

Toute exitée elle sourit de toutes ses dents
Laissant la joie transparaitre dans ses jolies prunelles
Elle prend la main de son Aume et se leve

Allez debout paresseux
L'aventure nous attend !
Maman Beli aussi !
Pis il y a Canaille , Mopi et les chevaux
Mistral , l'est trop mignon


Descendre en silence
Finalement cette fois ils sont deux a filer en direction de la forge
Enfin ne plus entendre la peste de Jeni
Enfin pouvoir avoir une maman juste à eux
Qui leur racontera des histoires
Qui les emmenera partout

Regard en arriere
Personne n'a remarqué leur absence
Rhys aura papa rien que pour lui
Jeni aura maman rien que pour elle
Tout est bien se dit Fleure en entrainant son Aume derriere elle

Le père écouta le fils et sourit largement en entendant sa première réplique… il ressemblait tellement à sa mère… penser aux autres… et s’oublier… malheureusement…

Râler??? Tu crois ??? Tu es certain ??? Qui osera ???

Zarco éclata de rire…

Tout le monde me ressemble tant que ça dans cette famille??? Je croyais être le seul râleur… et je croyais que s’était mes occupations qui m’avaient transformé ainsi… mais bon…

Reprenant un peu de sérieux… le père le fixa… le laissant s’exprimer…

Pour faire beau, il fait beau oui… car nous ne serions peut-être pas sortit…

Des modèles de sculpture ?? Intéressant !!!

Tu aimes toutes les sculptures… ou seulement en bois ???

Le sentant mal à l’aise de parler de lui... il essaya de le rassurer en espérant ne pas avoir l’effet inverse…

Mon fils… tu vas penser à toi ce matin… seulement à toi… d’accord ???
J’ai trop perdu de temps avec toi que… je sais que c’est impossible de tout rattraper ce matin… mais je veux qu’à notre retour tu puisse te dire que tu connais un peu mieux ton père… et que je pourrai en dire autant… ça te va ???

Alors parle-moi de toi, ce que tu aimes... et ce que tu souhaites pour l’avenir…

Si c’est moi qui t’impressionne ainsi… tu peux te dire que je suis un peu dans la même situation… et que je ne sais trop comment te dire les choses… alors…
Si nous voulons discuter et mieux se connaitre avant le retour… car prendre une balade à cheval sans rien dire… tout le monde peut le faire… mais le résultat ne sera pas le même…

Sourire et clin d’œil à son fils

Et une avant midi sans rien dire… nous la trouverons longue cette expédition de connaissance ...

Zarco ayant gardé un ton calme et rassurant, espéra que le résultat serait le même… Puis il enchaîna pour répondre à son interrogation…

Bah … un endroit où mettre tes talents à profit… humm… avant de dire que maman ne voudrait pas… tu lui as demandé???

Ne pas répondre pour les autres… leur demander est toujours la meilleur solution… Et le pire qu’on peut en retirer… c’est une réponse négative… mais bon… nous avons l’heure juste…
Et prendre SA place dans le moulin… elle t’a dit vouloir reconstruire sa boulangerie ??? Je n’en suis pas au courant !!!
C’est vrai que vous êtes si près et moi si loin… elle t’en a peut-être parlé…

Le père s’arrêta et se tapa la main dans le front… Puis fixa droit devant sans rien dire…
Il analysait maintenant ce que son fils lui disait… le président de la CSMAO était de retour...

Après un long moment de silence…

Tu m’excuseras mon Rhys… juste les mauvaises habitudes qui refont surface… et que je voulais oublier… surtout ce matin avec toi…

Et si nous nous arrêtions pour prendre ta collation ??? tu n’as pas fait pour rien…

Et de toute façon la forêt approche… si tu le veux bien… nous ferons le retour par là… et passerons dans le village pour rejoindre les autres à la maison… ça te va??

S’arrêter pour manger une bouchée ferait peut-être oublier sa maladresse et voir d’autres points d’intérêts de son fils…

Il aimait la sculpture… son grand-père serait très fier de lui…

Observer père.
Admirer père.

Le voir s'agiter encore et encore.

Il passe vraiment trop de temps avec les pestes.

Maman est-elle aussi mesurée que ça?
Ou seulement avec moi?

Dois-je devenir ainsi?
Expensif..

Je n'ai même personne avec qui l'être vraiment..
Sauf quand ma main se pose sur le bois.
Avec lui, je peux être celui que je veux.
Créer, modeler, traduire.

Regarder père.
Comment pourrais-je lui expliquer?
Expliquer que je vibre avec chacun des noeuds, chaque courbe.. que je le vois vivre.. que je le fais revivre autrement.

Sursaut léger en le voyant se taper le front..
Je m'égare un peu trop dans mes pensées.. alors que pourtant, j'absorbe chacun de ses mots.
J'en ai si peu que ceux là je les grave.
Graver dans ma tête de bois creux.

Un homme doit-il se frapper?...
Hmm...

Citation :

ça te va??

Pas trop le choix.. sur ce coup-là..

J'pas envie d'avoir en plus les jumeaux sur le dos.. maintenant que j'ai plus Chloé..

Mais, on peut quand même prendre notre temps...
Enfin.. si tu veux..

La forêt..
Un endroit plein de vie.
Plein d'arbres.

Arrêter Patte de Brume, alors que la monture était déjà au pas.
Pas tout de suite.
Ne pas faire de caprice.
Mais retarder encore le retour.. même en en étant encore qu'à l'aller.

L'orée sera bien trop vite là.
Rentrer aussi.

Ne pas regarder père.
Mettre pied à terre et flatter la jument, lui fournissant la permission de se délecter du fruit tant attendu qui reposait dans sa main.

Comment fait-on pour exprimer ce qu'on aime?
Maman saurait sûrement...

Montrer ses émotions .. par le moyen qu'on maîtrise le plus..
Pour moi, c'est le bois.
Je ne l'ai pas vraiment choisi.. mais c'est comme ça...
Le reste m'attire bien moins.

Ca me rappelle .. la.. euh.. dernière tenue.. de tante Hirene.
Tant de choses d'exprimées.. dans un simple morceau de tissu.

Me fais pareil devant du bois encore brut..
J'en vois toutes les possibilités...
Comme ça que j'ai trouvé juste ce qu'il fallait pour pouvoir offrir une Mopi inanimée à tante Bel.
Pas encore fait grand chose sinon..

Suis en train de préparer pareil une reproduction de Baie d'Or..
Pas prêt d'avoir fini.. vu que tonton est super loin!

Que dire de plus?..
Ha oui, maman!

J'ai pas demandé pour la boulangerie.. mais maman, elle a pas l'air de vouloir reprendre là bas..
Ca lui a fait bien mal au coeur de la voir détruite..
Pour ça, elle a bien râlé!

Maman, elle parle de ses sentiments avec ses mains.
Elle pétrit pas toujours la pâte pareil.. et la cuisson aussi..
Ca donne pas quelque chose d'aussi bon à manger quand elle est triste.
Moins envie de faire les choses bien.

Et... je me garderais bien .. de dire ce que pense.. n'importe quelle autre personne...

Surtout, ces pimbêches qui me servent de soeurs..
Enfin, non.. qui ne me servent pas...

Mais, dis moi, ce que tu penses, toi.
S'il faut que je te connaisse plus que quand on est parti...

Tout ce que je sais pour le moment..
C'est que ...

Chloé la tarée est ta préférée.
Puis Jen la terrible.

Maman aime bien quand tu râles.
Et donc, tout le temps.

Heuu.. que... tu aimes ton travail.. et tous les travails que tu as fait.

Que dire de plus?
Qu'aurais-je pu voir?..
Moi qui ne fais presque pas parti de sa vie, finalement...

Voyager en faisant de la peine à maman?
Non, ça, c'est méchant.
Méchant et gratuit.

Je.. je sais.. pas..

Peut être parce qu'elles te connaissent plus, qu'elles ont envie de râler comme toi..
Maman.. et.. mes.. soeurs.

Un pas à côté de Patte de Brume.
Puis deux.

On est assez loin, je pense.. pour pouvoir manger en paix.. et prendre du temps pour rentrer.
Juste à s'asseoir, juste là bas, on sera bien.
Tout est prêt de toute façon.

Que la ville était calme depuis l’élection de Vitryol. Le baron n’ayant rien d’autre à faire, il passait ses journées en taverne à discuter de tout et de rien avec les habitués. Son sujet de prédilection ? Critiquer le Marquisat.

Et cette période était vraiment propice pour cela. La Marquise enlevée, personne n’était là pour défendre le Marquisat. Une aubaine. Il enchainait arguments pour un comté plus fort, critique du marquisat entre amis. Rien ne pouvait le faire taire.

Son débit de paroles ne fut interrompu que par l’entrée d’un homme s’installant dans un coin de la taverne. Mais c’est quoi cet….cette chose ? Une véritable montagne de muscles venait de pénétrer dans les lieux. Il était clair qu’il n’irait pas embêter cet étranger avec le marquisat, Il devait être bien trop bête pour comprendre.

Castor ?

Se tournant d’un coup vers la personne l’ayant appelé par son surnom, le fixant du regard et répondant étonnamment calmement :

Tu m’appelles encore une seule fois Castor, et je crains pour toi que ce soit la dernière fois que tu t’exprimes. Quand tu t’adresses à moi, c’est « Baron » et rien d’autre.

Certes, un noble n’a rien à faire en taverne avec des membres de la roture, mais Adrian justifiait sa présence comme un cadeau qu’il leur faisait. Sa présence ne pouvait être que bénéfique aux simples gueux. Du moins, c’est ce qu’il croyait.

Soudain, l’étranger s’approcha de lui. Qu’est ce qu’il me veut celui-là.

Bonsoir, Messire! vous connaissez pas une certaine euh.... calligraphe, euh... j'me rappelle plus l'nom, ça r'ssemble à ça... calligypse... ou p'têt' bin callipige...
Paraît qu'elle boit beaucoup, mais j'crois qu'elle est pas la seule!
Bref, si vous pourriez m'renseigner d'où qu'elle habite... ça s'rait aimab' d'vot' part!

Mais quel massacre. Chaque mot à exprimer semblait une corvée. Le baron n’était pas disposé à perdre de son précieux temps passé en taverne à essayer de comprendre qui il cherchait. Alors qu’il était déjà près à snober l’homme,

J'vous paie un godet si vous voulez!

Phrase magique : Un cadeau. Radin comme pas deux, l’Audisio ne pouvait refuser, il se devait de l’aider.

Vous cherchez donc quelqu’un qui se nommerait Calligraphe ou quelques choses du genre ?

Réfléchissant à qui cela pouvait être : Kylee ? Nan elle était morte depuis longtemps elle. Caillinette, pareil. Califourchon ? Trop ridicule comme nom cela. Bon reprenons les indices, quelqu’un qui boit beaucoup et qui est proche de callipyge.

Oh mais oui, vous devez parler de Callishane. Maintenant que vous le soulignez, Callipyge la décrit pas mal en effet. Je n’y avais jamais pensé. Sinon elle habite dans le quartier du Mystral si j’ai bonne mémoire. Vous sortez de la taverne et puis vous allez vers….

Il avait une nouvelle fois oublié qu’ils avaient tous déménagé à Arles depuis l’incendie de Forcalquier et était entrain d’envoyer l’homme dans une ville fantôme.

Reprenons depuis le début, vous sortez d’ici, vous allez à gauche vous prenez les deux suivantes à droite puis tout droit jusqu’à la fontaine, là, à gauche en passant devant la forge, et puis vous arriverez à un Y. Ah ben non, il ne doit pas savoir écrire lui, il ne doit pas savoir ce que c’est un Y. Utilisons un langage simple.

Vous arriverez donc devant deux chemins et là vous prenez celui de droite pendant une bonne trentaine de pas et la maison à gauche est la sienne.

On ne pouvait pas faire plus simple.

Le radin venant de faire sa part du marché attendit son cadeau gratuit espérant secrètement que la taverne n’aie pas été alimentée et qu’il touche directement l’argent.

Le père écoutant attentivement son fils, du même coup apprenant à mieux le connaitre. Rhys avait trouvé un intérêt pour le bois et s’en servir pour s’exprimer… jusqu’à ce que la question qui tue soit posée…

Citation :

Mais, dis-moi, ce que tu penses, toi.
S'il faut que je te connaisse plus que quand on est parti...

Tout ce que je sais pour le moment...
C'est que ...

Maman aime bien quand tu râles.
Et donc, tout le temps.

Heuu... que... tu aimes ton travail... et tous les travails que tu as fait.

Un sourire moqueur en l’entendant dire que sa tendre épouse aimait l’entendre râler… du même coup un doute sur la véracité de cette affirmation mais bon…

L’orée s’approchant et mettant pied à terre pour la collation… Voyant son fils impatient d’avoir une réponse… et le père ne sachant trop comment lui dire… mais surtout quoi lui dire !!!!

Et bien… humm… je ne crois avoir besoin de te dire que j’aime ta mère plus que tout… ainsi que vous tous, les enfants, et… ET… équitablement même si certains… ou certaines… pensent le contraire…

Regard vers son fils avant de s’assoir et le laisser servir…

En passant merci beaucoup pour la collation… c’est surement délicieux… comme toutes les fois où tu prépares à manger !!!

Ensuite me concernant… que j’ai fait bien des bêtises et que j’en suis ressortit grandit car j’ai apprit à penser aux autres… et ne rien attendre en retour. Que certaines bêtises… plus grosses… plus importantes… demandent du temps à cicatriser… et même qu’une ne pourra jamais être effacée…

Un peu fou… comme ta mère me nomme son brin de folie… elle ne l’a surement pas trouvé dans un tonneau de la taverne municipale ce surnom !!! Mais j’ai changé avec le temps et les responsabilités de mes diverses occupations autres que meunier…

J’aime la nature, même beaucoup… une certaine attirance vers l’eau… surtout quand ta mère est dans les alentours… Ensuite les chiffres et les livres ont eu un effet sur moi… peut-être les poste de banquier, directeur de la banque… la mairie… le conseil comtal et finalement le droit et tous les postes que j’ai occupé…

Préférant lui épargner de spécifier sa tentative de faux comte…

Ce que tu aurais pu manquer ??? Ma présence avec vous… mais je n’ai pas besoin de te dire… la preuve… nous n’avons pas eu le temps d’échanger et de se connaitre…

J’ai manqué sur la façon de te démontrer que je t’aime… beaucoup… et je ne sais trop encore comment le faire… bah voilà ma maladresse…

Et aussi… même si sévère et sérieux… je peux aussi être sensible…

Le père s’arrêta et posa un doux baiser sur le front de Rhys avant de manger tranquillement. Il ne savait plus quoi dire car n’avait jamais exprimé ce qu’il ressentait… Seule Callishane l’avait deviné par elle-même avec le temps…

Un long moment de silence avec des échanges de sourires, puis ensemble ils ramassèrent avant de reprendre doucement le chemin du retour par la forêt... où son fils se ferait un plaisir de lui faire savoir ses connaissances...

Citation :

En passant merci beaucoup pour la collation… c’est surement délicieux… comme toutes les fois où tu prépares à manger !!!

Plisser les yeux.
Regarder père.
Ironie ou pas?
En même temps, vu la simplicité du repas, même pas la peine.. ou au contraire, que ça de possible.

Je continue de tout déballer pour le repas tandis que père se dévoile sur ce que je sais déjà.

Jeter un oeil à la taille de père.
Pourtant, il y a longtemps qu'il ne grandit plus.

Je pense aux autres, moi.
Là, je songe légèrement à ma peste de soeur qui doit être bien réveillée.
Bizarrement, j'ai pas grandi.. ça doit pas être une bêtise.
Peut être parce qu'elle l'a bien mérité, la pleurnicheuse.

Quel genre de bêtise ne s'efface pas?

Grommeler juste pour la forme sous le bisou auquel je m'attends pas.
C'est une chose à pas faire la bouche sur le front pour un bruit humide?

Maman, elle dit que rien ne s'efface.. sauf certains souvenirs dans sa passoire.
Par contre, j'aime pas l'eau ...
Mais la nature, oui.. forcément.. La forêt en fait bien partie.
Et heu.. même quand maman, elle est pas là..

Mais, je crois qu'elle m'a dit que, pour ton surnom, elle a jamais trouvé qu'il ne t'allait plus.
M'enfin.. c'est pas à moi qu'il faut demander si c'est vrai ou pas..

Fin du repas.
Fin du partage.
Presque.
Je ne voudrais presque pas que ce moment se termine.
J'ai le coeur serré.
L'impression que cette matinée sera la seule où j'aurais vraiment profité d'un moment entre nous.
Entre hommes.

Pourquoi faut-il retourner à la vie avec ce qui me sert de soeur?...
Père parle de justice.. mais elle est où là dedans?..
Il faut prôner le partage équitable.. mais moi, j'en veux simplement un peu de son attention.
Que je sache qu'elle est là.. Parfois..

C'est bien la seule fois, où je l'ai vue de mes yeux.
Où l'on ne m'a pas demandé de me conduire en "adulte".. tout ça pour dire : "occupe toi de tes frères et soeurs pendant que nous, on ne le fait pas.".

J'attrape la longe de Patte de Brume mais je reste à terre.
Pour le retour, on va marcher.
Retarder..
Il le faut.
Plus de facilité pour parler.. et pas la tentation de galoper.

Montrer ses connaissances de plus en plus larges sur le bois et sa taille et laisser père exposer les siennes sur bien d'autres domaines.
Le temps en passera quand même trop vite.

Le meilleur est à venir.

Taper les cailloux en trainant les pieds
Tirer son Aume par le bras
Marmonner de rage
Les larmes aux yeux
S'acharner a abimer ses chausses de colère
Se dire que finalement toutes les mamans se ressemblent
Penser dejà à la vengeance future
Penser à partir loin
Très loin

Etre agacée par les pleurs de son compagnon de rebellion
Le traiter de "pleurnichard"
Lui dire que s'il ne cesse pas de geindre elle ne sera plus sa Fleure
Lui dire qu'un jour elle sera aussi libre que l'air
Essuyer ses larmes d'un revers de manche

Continuer a trainer le baluchon
Continuer a trainer son Aume
Apercevoir sa maman
Lui crier

Elle est dejà partie !!!
Elle ne m'a même pas attendu!
Je pensais qu'elle m'aimait !!
Que j'etais sa fille maintenant !
Qu'on allait voyager ensemble !
Elle m'a menti !
Tout le monde ment !
Chloé a eu raison de partir !
Au moins elle est heureuse !

Et de partir en courant vers la maison
Laisser là son Aume et sa maman
Passer devant sa soeur et Kwik sans les voir
Monter dans sa chambre et se jeter sur son lit
Pleurer toutes les larmes de son corps
Chagrin de petite fille
Chagrin de grande fille
Chagrin d'un coeur deçu ....

Agacée par la réaction de sa fille, Callishane avait préféré partir à la recherche des jumeaux sans délais.

Sa fée se plaisait toujours fortement à démontrer ce qu'elle savait déjà depuis très longtemps.. mais qui lui faisait palpiter le coeur et l'âme.
Une mère pas autoritaire.. ni même reconnue...
Du coup, pas moyen de savoir si elle faisait vraiment les choses en bonne maman.. ou plutôt l'inverse...

Seulement, les deux plus jeunes la trouvèrent avant qu'elle ne les voit.

Surprise, elle vit Fleure la dépasser en courant.
Larmes au vent.

Mots lancés avec rage et douleur.

Pourtant, la mère est bien d'accord avec sa fille.

Citation :

Elle est dejà partie !!!

Fleure n'est déjà plus qu'un point au seuil de la maison.

Citation :

Elle ne m'a même pas attendu!

Personne ne l'attend jamais...

Citation :

Je pensais qu'elle m'aimait !!

Callishane pensait aussi.. que sa fille .. recommençait à l'apprécier.. voire à l'aimer.. comme sa mère..
Apparemment, non.

Citation :

Qu'on allait voyager ensemble !

Qu'elles deux, avec le reste de la famille, allaient pouvoir vivre ensemble.. un peu plus sereinement..

Citation :

Elle m'a menti !
Tout le monde ment !

Triste réalité.
Le plus dur.. est quand on se ment à soi même.. qu'on espère bien des choses.

Chloé a eu raison de partir !
Au moins elle est heureuse !

La mère sait bien ce que c'est de se retrouver seule pour survivre..
Elle peut simplement espérer que sa fille a plus de chance qu'elle..
Et tout faire pour que la plus jeune n'en prenne pas le même chemin.


Ne t'inquiète pas.
Elle t'aime toujours autant.
Elle est juste en colère parce qu'elle ne peut pas tout avoir comme elle le souhaiterait.

Elle se met à ressembler à Jen!
Pfff!

Soupir ...
S'ils se mettaient en plus à se comparer.. et ..

Bref, un pas après l'autre, elle alla voir la pleureuse.
Le dernier pas est pour entrer dans la chambre.

Et après, c'est moi, le pleurnichard!

Jolie plante, ça ne fera pas avancer les choses de tempêter après ce qui ne va pas comme tu veux.

Hmmm...
Comme tu n'as pas l'air de m'apprécier.. et je doute que tu m'écoutes.. je dirais simplement.. qu'au lieu de rager là dessus.. il faudrait peut être voir à ce que ça marche.
As tu vraiment tout tenté avant d'abandonner et de choisir ton lit comme refuge?
J'en doute..
Sinon.. ton frère.. ne serait pas aussi déçu par les mots que tu utilises alors qu'il est toujours là pour toi..

Il vaudrait mieux que tu te rendes compte de la chance que tu as.. avant qu'elle ne se sauve.
Pour être heureux, il faut vouloir l'être.. et se dire qu'on peut.. sinon c'est sûr que c'est pas possible.

Essuyer les larmes.

Ensuite, que dirais-tu de m'aider à enlever les draps de partout.. d'en faire de jolies boules prêtes au lavage?

Un défoulement.. de sauter sur les lits pour le faire..
Callishane espérait que ce serait suffisant pour lui redonner au moins un peu le sourire.. et la réconcilier avec Guillaume.
Après tout ne s'était-elle pas jetée pour pleurer son coeur meurtri sur ce qu'avait forgé Béli avec beaucoup d'attention?

Voyant son fils répliquer par des questions à ce qu’il lui avait dit… avait-il trop parler??? Non… il était d’âge à apprendre les répercutions de certaines bêtises…

Quel genre de bêtise ne s'efface pas?

Maman, elle dit que rien ne s'efface... sauf certains souvenirs dans sa passoire.

Bah… certaines bêtises comme… hmm… comme… faire de la peine à celle qu’on aime en abusant de sa confiance ?? Ou… on peut aussi dire manquer à une promesse faite envers une personne proche… et qu’on aime plus que tout…

Maman n’a pas tort en disant que rien ne s’efface… surtout ce genre de bêtises… car je n’ai pas oublié moi non plus…

Ne voulant trop entrer en détail... mais surtout ne voulant lui dire qu’il avait failli perdre sa mère dû à cette bêtise… mais aussi du même coup sa sœur…
Perdre sa sœur… évitons de mettre de l’huile sur le feu…
Perdre sa mère… évitons de lui infliger cette souffrance…

Ressentant la déception du fils lorsqu’ils se préparèrent à reprendre la route… il le laissa faire et le voyant prendre la longe de son cheval pour marcher à ses côtés… le paternel ne pu que sourire…

Mon fils est aussi subtil que sa mère lorsqu’il désire quelque chose ???
Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins…

Il éclata de rire et se mit en marche aux côtés de Tempête, pour rejoindre Rhys et marcher avec lui…

Tu peux me demander de prendre plus de temps et retarder notre retour… Avoir plus de temps avec moi… et même rentrer que ce soir à la maison ???

Humm… une question comme…

Papa ??? Que dirais-tu de prendre notre temps et profiter de ce moment tout les deux ensemble ?? Rentrer plus tard à la maison ???

Et ma réponse serait surement… non… plutôt… assurément …

Avec plaisir mon fils… j’en serais ravi !!!

Il regarda Rhys et sourit largement…

Et ne pense pas que je ris de toi… surtout pas… car… c’est aussi ce que je désire… alors… pourquoi pas prendre notre temps ???

Les arbres se faisaient de plus en plus présents… offrant leurs ombrages pour protéger les voyageurs du chaud soleil…

Zarco s’attendait à ce que son fils lui fasse part de ses connaissances en forêt… mais lui… qu’est-ce qui pourrait intéresser son fils sur son vécu ???

Il trouverait peut-être en route… Son fils trouvera surement les questions à laquelle il désire des réponses…

Citation :

Ma fée, laisse ton père en dehors de ça.
Je m'en occuperais moi même quand ils vont rentrer.

Et, si tu ne veux pas encore une punition, ne fais pas le même genre de chose que ton frère.
Comme tu le soulignes si bien, la vengeance ne mène à rien..
Voire à rien d'autre que la désapprobation de ton père, comme le mensonge.

Maintenant, finis de manger.
Il y a encore plein de choses à faire... avant qu'ils reviennent et on ne pas pas passer la journée à table.

Vous débarrasserez avec Kwik.
Je vais voir si Fleure et Guillaume sont bien arrivés chez Beli, puis...
Toute la maison à nettoyer après...
Je commencerais par tes draps...

Et ben… fiouf… Papa lui a surement parlé de la punition… car elle ne perd pas de temps pour l’appliquer… Je devrai utiliser une autre tactique la prochaine fois… le mode diplomatique ne fonctionne pas toujours… sauf pour papa qui réussit tout avec un peu de diplomatie…

Puis oncle Kwik qui lui adresse la parole et explique son point de vue…

Citation :

Vengeance?

En voila un mot que je n'apprécie pas...
Pourquoi ton frère aurait voulu se venger ? Pour que tu penses qu'il veuille se venger, ca veut dire que tu as fait quelque chose dont tu sais pertinemment qu'il n'allait pas apprécier...

Doudou Kwik a raison jusqu’à un certain point… ce n’est pas lui qui s’est retrouvé attaché et qu’on rit de lui… Et de dire le mensonge… ouais… je dois lui donner…

Citation :

Vous êtes frère et sœur. Vous devez vous serrez les coudes... pas vous tirer dessus.

Mais il rêve ou quoi ??? Je peux être un peu plus compréhensible et essayer de l’endurer… mais pas certain que lui voudra en faire autant…

Elle continua de l’écouter attentivement et sourit en l’entendant…

Citation :

Si tu veux, tu peux me raconter ce qui se passe entre toi et ton frère pendant que nous rangeons la maison. On va bien trouver uns solution à tout ca.

Héhé… pas mal mon nouveau doudou… il est prêt à m’aider à subir ma punition… pourquoi pas lui expliquer… il comprendrait peut-être autrement…

Citation :

Mais je veux que tu fasses la paix avec ton frère dès son arrivée. Car c'est la qu'on reconnait la sagesse... C'est en osant faire le premier pas... ce qui est rarement évident.

Ouais… un peu moins amusant le doudou tonton… Faire la paix avec mon frère… d’ici qu’on soit bien vieux… il devrait être assez sage pour accepter mon offre si je la fais… Pas pour rien qu’on lui a donné Sage comme nom… c’est la seule façon qu’il puisse l’être…

Mais bon… le doudou tonton m’offre de m’aider… je ne suis pas pour refuser…

Si tu as une idée comment faire comprendre à une tête dure que je veux bien faire les premiers pas… je suis partante… mais je ne veux me retrouver comme hier… attacher et tout le monde qui rit de moi…

Alors maintenant on ramasse et ensuite c’est le ménage de la maison??? Et tu veux m’aider??? Super !!!

Et moi de mon côté… je suis prête à écouter tes conseils pour le retour de mon satané… heu… oups… de mon grand frère adoré…

Sourire malicieux… sous le regard septique de sa mère… Elle se leva et commença à ramasser…

Citation :

Si ça se voit sans que je le dise, pourquoi je poserais la question?

J'ai aussi compris que tu voulais aussi... sinon tu m'aurais dit de remonter sur Patte de Brume…

Il tourna la tête vers son fils et lui sourit…

Et si nous changions la mise en situation ???

Si j’avais monté Tempête et te demandant d’en faire autant avec Patte de Brume pour entrer plus vite à la maison ?? Tu aurais, j’en suis presque certain, rien dit et aurais obéit en bon fils… nous serions rentré plus rapidement et tu aurais été grandement déçu… vrai ou faux ????

Tu es comme ta mère et tu as remarqué que je voulais aussi… mais je ne suis pas toujours ainsi… juste à le voir… je ne comprends pas toujours juste par les signes… il faut me le dire et me le demander… Tu demanderas à ta mère en rentrant… elle te dira que c’est bien vrai !!!!

Continuant tranquillement sous le couvert des arbres. Calme et sous le chant des oiseaux… le père voyant son fils pensif… jusqu’à ce que…

Citation :

J'ai déjà trahi ta confiance, moi...
En entrant dans l'étang...

C'est perdu pour toujours ou pas?...

Pardon????????

Mais qu’est-ce que tu racontes ????

Je crois t’avoir déjà dit que l’incident de l’étang… s’était ma faute… alors tu arrêtes de dire ce genre de chose… s’il te plait

Et ma confiance ??? Tu l’as toujours eu et l’auras toujours…même si je suis des plus bêtes pour te le démontrer…

À moins de faire une bêtise monumentale !!!! Mais bon… chose qui n’est pas près d’arriver si je te connais le moindrement… hein???

Qu’est-ce qui pouvait lui faire croire qu’un père pouvait ne plus avoir confiance en son fils…

Une autre preuve qu’il avait été un peu trop absent pour lui…

L’entendant passer aux aveux… il ne pu que sourire...

D’accord… le chat sort du sac…

Premièrement… même si tu ne me croiras pas… tu pourrais rester surpris combien ta sœur t’aime… Tu es pour elle un modèle de sagesse, force et d’intelligence… tout ce que je n’ai pu vous apporter durant mes absences… mais c’est certain que faut pas rêver et l’entendre dire : « doudou Rhys !!! »

Rire en pensant à la scène…

Une suggestion ??? Lui demander à elle si tu ne me crois pas… mais sans la provoquer bien sûr…

Je t’ai trop souvent considéré comme l’homme de la maison lorsque je me suis lancé en politique et en droit… de même que lorsque j’ai eu mon accident… Maman se remettait de la sienne et vous deux avez mit les bouchés double pour vous occuper de moi… assez que maman m’a caché son accident à elle…

Long moment de silence et la tête baissée… puis se ressaisit et enchaîne avec le grenier du moulin

Pour ce qui est du haut du moulin… tu y es passé rapidement sans prendre le temps car tu te savais en faute et les jumeaux arrivaient…

C’est un endroit paisible et tranquille où je trouve réponse à mes questions lorsque je suis un peu perdu… un endroit pour réfléchir et relaxer, seul ou avec ta mère… en regardant les étoiles… humm... ou se sont elles qui me regardent ??? Faudrait leurs demander ???

Nous avons tous besoin d’un petit coin paisible pour faire le point… toi c’est peut-être… pour ne pas dire surement la forêt… ou la cabane dans les arbres ?? moi c’est le toit du moulin.

J’ai une superbe vue sur … humm… faut dire que je dois parler au passé… car j’avais une superbe vue sur notre beau village de Forcalquier… mais aujourd’hui je me contente de la vue sur le fleuve et Arles…

Le père regarde Rhys…

Tu pourras essayer le même exercice où tu te sens bien et en paix… tu fermes les yeux… prend une grande respiration et… les sons te parles… le vent te parle…

Tu diras que ton vieux père est fou… mais j’ai besoin de cela de temps en temps… et je le trouve sur le toit de mon moulin… voilà !!!

Tu voudrais venir avec moi un jour???

Attendant la réponse du fils... Patte de brume montre des signes anormaux de nervosité et pour une raison inconnue s'emballe... échappant aux mains de Rhys et partant aux galops....

Tu restes ici mon grand... je vais la chercher et reviens avec ta monture...

petit sourire pour sécuriser son fils et il se mit à la poursuite du cheval.... ce dernier ayant l'air de savoir où il allait... prenant la route du village... pour pas dire de la maison....

La jument s'arrêta devant le moulin... Zarco descendit de sa monture et s'avança doucement vers elle

Doux ma belle... qu'est-ce qui se passe ??? Tu as fait faux bon à ton cavalier !!!

Zarco prit le temps de faire le tour et essayer de comprendre le pourquoi de cette petite escapade anormale pour Patte de Brume... mais aussi de savoir si sécuritaire de la ramener et que Rhys la monte de nouveau... ou bien s'il ne devrait pas aller le chercher et le faire monter avec lui... une autre façon indirecte d'être plus près....

Patte de brume restait avec une certaine nervosité sans raison... pourtant rien pour l'énerver dans les alentours... rien à comprendre de cette jument si calme...

Pourquoi faire cela à Rhys alors que lui et son père avaient une discussion ensemble tranquille??? et pourquoi revenir au moulin sans raison???

Il était debout, adossé à l'intérieur du moulin contre un mur, faute de pouvoir s'asseoir. Il avait un fameux furoncle sur la fesse gauche depuis trois jours, et aujourd'hui, la douleur était à son summum.
Il commençait d'ailleurs à avoir les jambes lourdes. Souvent, il se redressait, sautillait, pour se dégourdir les cuisses et les molets. Puis, il reprenait sa position, contre le mur, attentif au moindre bruit qu'il pouvait y avoir dehors.
Ce n'était pas la première fois que Santiago venait ici. Tantôt il rôdait le long de la maison, tantôt aux abords du moulin. Il avait déjà attendu que son heure vienne à l'intérieur de ce moulin il y a quelques mois déjà, en vain.
Mais son but était clair : Zarco. La CSMAO.

Il avait eu le temps de faire l'inventaire de ce que contenait le moulin du Cianfarano. Des sacs de blé, sacs de farine, quelques stères de bois, une échelle et deux cordes.
Bien sur, il aurait pu voler cela pour ensuite les revendre à bas prix et se faire quelques centaines d'écus. Mais il n'en était plus à ça près.
Voler dans les propriétés des nobles pendant la nuit, c'est ce que Titi' faisait lorsqu'il avait 6 ou 7 ans, à Séville. Et il revenait chez lui, en pleine nuit, avec les poches remplies d'écus, ou avec un sac entier de légumes, fruits, viandes, bouteilles de lait, et tout ce qui lui passait sous la main. Et ce fameux butin, il le partageait avec ses frères, son père, sa mère, et quelques copains du quartier, qui eux-mêmes, partageaient cela entre leurs familles. La pieuvre.

Santiago sourit, mais sort soudainement de ses rêveries lorsqu'il entend un cheval s'approcher, suivi d'un second. Aussitôt, il remonte son foulard sous ses yeux, le front et la chevelure masqués par son bandana. Seul son regard et ses yeux pouvaient fuir cette masse de vêtements noirs. Oui, il avait opté pour des vêtements noirs, question de discrétion, disait-il.

Se redressant, l'oreille attentive, il perçut la voix de Zarco. Il parlait. A qui ? A son cheval.
Prudemment, le brigand avança de quelques pas, vers la sortie. Là, il pouvait distinguer une ombre dehors. C'était bien lui. Zarco. Il se tenait entre deux chevaux. Instinctivement, la main de Santi' se posa sur le pommeau de son épée. Cette dernière sortit de son fourreau lentement, régulièrement, sans ce bruit métallique typique.
Le reflet du soleil sur la lame de fer parvînt à la dite Patte de brume qui éprouva à cet instant un signe de nervosité plus intense. Elle se cabra légèrement, le regard dirigé vers le moulin.

Mais Santiago n'en était pas à sa première fois. Et Zarco était désormais dos au moulin, trop occupé avec le cheval que pour être sur ses gardes. Et puis, de quoi pouvait-il se méfier ? De qui ?
Le bon petit Père de famille, au service de la Provence, qui avait travaillé pour cette dernière. Mais pour Titi', avant tout l'un de ceux qui le répugnait au plus haut point.
Il n'hésita pas. Il sortit. Un rapide coup d'oeil à droite et à gauche. Personne en vue. Tout se passe très vite.
Un pas. Deux pas. Trois pas. Titi' tenait ferment l'épée entre ses mains.
L'homme, qui murmurait à l'oreille des chevaux (Oui, Zarco), eut alors un léger mouvement de tête. Il avait voulu se retourner, sans doute. Peut-être avait-il senti ou entendu.
Mais sa tête n'eut que le temps d'effectuer un mouvement de rotation d'environ 90° (Santi' l'avait estimé à exactement 87,69°, mais on ne chipotera pas pour quelques degrés).
La lame s'abattit froidement sur la gorge du noble, ancien Président de la Cour Suprême. L'instant d'après, sa tête roulait sur le sol et son corps s'effondrait par terre, aux pieds des chevaux.

Et un de moins, s'exclama Santi'.

La chasse est ouverte, mes lapins.

Mais aujourd'hui, c'était la folie qui animait le Sévillan. N'écoutant que son envie, il replongea dans le moulin pour en ressortir avec une corde à la main.
Le sourire aux lèvres, et vérifiant sans cesse que personne n'était dans les environs, il prit soin de nouer fermement les pieds du corps étêté de Zarco.
Se retournant, il leva les yeux au ciel et son regard se posa sur les ailes en mouvement du moulin.

Spoiler:

Ni une ni deux, il fît passer l'autre bout de la corde dans une aile. Ce bout était en fait une grande boucle, dans laquelle le corps inerte repassa. (Un peu comme à la pêche en fait, sauf qu'on remplace l'hameçon par un homme).
Le noeud monta progressivement jusqu'à l'aile du moulin, avant que cette dernière n'entraine dans sa rotation le cadavre, bien attaché par les pieds.

Le tableau était magnifique et l'oeil émerveillé de Titi' en disait long sur sa jouissance à cet instant. Le corps de Zarco, attaché par les pieds à une aile du moulin, aile qui tournait à un rythme irrégulier désormais.

Mais plus le temps de jouer, il fallait partir.
Attrapant la tête de Zarco par les cheveux, Santiago monta en selle, sur l'un des deux chevaux, et prit la fuite vers le nord de la ville, en direction d'Avignon.