[RP] La Comtesse de Rians se meurt

Eavan regardait Marianne. La jeune fille dormait. D'un sommeil éternel. La Gaelig ne lacha pas sa main, elle baissa la tête et pria. Ses mots ne furent que murmures. Les jours de veille avaient permis à la jeune femme d'admettre et de se préparer à la perte de sa cousine. Mais peut on dire vraiment que l'on est prêt à dire "adieu" ?
Tête baissée on ne verrait pas ses yeux s'embuer. Sa tristesse avait été retenue et rien n'avait transparut durant ces si longs et si brefs jours auprès de sa cousine. Là, elle coulait, simplement sur ses joues, en silence, sans éclat.

Elle n'aurait su dire combien de temps s'était passé ... Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Mais on frappa à la porte. Le son si ... quotidien, vivant, déchira le voile de recueillement qu'Eavan portait. La vie ne s'arrêtait pas. Elle ne le devait pas. Elle continuait.
La Vicomtesse releva la tête. Nicolas s'éloignait pour aller ouvrir. Eavan relacha la main de sa cousine, avec douceur et se releva. Ses yeux balayèrent la pièce sans parvenir à trouver un point auquel s'accrocher, comme si elle errait dans un rêve ... Puis elle fut attirée par la lumière du jour au dehors, et un oiseau sur une branche d'arbre. Elle le fixait encore lorsque Kalaha entra. Eavan se sentait étrangement triste et pourtant calme. Un doux sourire, né de la contemplation simple d'un oiseau au printemps, flottait encore sur ses lèvres, mais son visage portait encore la trace des larmes et ses yeux étaient encore emprunt d'une émotion vive. Par pur réflèxe, elle salua la Baronne de Martigues.
Aucun réaction ne naquit chez elle à l'examen de la médecin.

La jeune femme écouta ensuite, sans interrompre, Kalaha. La situation semblait grave. Eavan la sentait glisser sur elle comme l'eau sur le plumage du canard. Pourtant très vite, l'attitude de la médecin permit à ses consignes de se frayer un chemin par delà la tristesse. La situation était grave et nécessitait que la Raison prime sur le Coeur. Peut être un oeil avertit avait pu capter un changement d'attitude chez la Vicomtesse. Ses traits s'étaient fermés et son attention était focalisée sur les explications de Kalaha.
Avec un signe de tête elle accepta la fiole et à la remarque, sans aucun doute dirigée vers elle, elle opina de nouveau. La Baronne l'ignorait peut être mais depuis Arles, Eavan s'était un peu assagit.
Elle imita les deux médecins et se lava les mains.

Ce fut son cousin qui la regarda ensuite suffisamment fixement pour qu'elle l'encourage d'un léger signe à parler.

Je vous remercie Nicolas. Nous aurons, je pense, l'occasion de reparler de tout cela lors de l'ouverture du testament mais ayez l'assurance que je compte bien conserver la promixité de nos deux familles.

Concernant les funérailles ...

Se tournant vers Drak.

Monseigneur, comment cela se déroule-t-il ? Que devons nous faire ?

Eavan n'avait pas vraiment envie de réfléchir aux démarches à effectuer mais le sujet étant lancé, autant clarifier le plus rapidement possible la situation et déterminer ce que chacun avait à faire.

Le jeune homme salua distraitement Kalaha. Le temps s'écoula. On aurait pu croire qu'il n'avait pas entendu la question sur l'organisation des funérailles.
En réalité, il était plus touché qu'il n'avait voulu se l'avouer, voilà tout. Il n'avait que peu connu Marianne mais elle ressemblait tant à sa soeur qu'il avait crû retrouver cette dernière. Il lui fallut faire un effort violent sur lui-même pour revenir au présent et aux actes. Il se secoua. Se retourna vers l'homme d'église.

- Veuillez me pardonner, Monseigneur. J'étais ailleurs.
Pour les funérailles, allons au plus simple et voyons celà ici, si vous êtes d'accord.
De toute façon, les dispositions testamentaires de Marianne sont simples en ce qui concerne le sujet. Elle voulait juste être enterrée à Rians, au cimetière privé du château, près de ma soeur, sa mère, ainsi qu'il convient à son rang.
Pour ce qui est de l'église, à mon avis, la Cathédrale Saint-Maximin conviendrait.

Eavan avait adressé un simple signe de tête à Kalaha. Son geste la touchait. Elle suivit ensuite les échanges entre Drak et Nicolas. Silencieusement. Cependant la date du 12 mai créa un infime froncement de sourcils. Elle devait assurer la sécurité de Richelieu et nul doute qu'elle ne serait pas en Provence à cette date là. Réfléchissant à la situation : comment ménager l'escorte et son désir d'assister à l'enterrement de sa cousine, elle ne comprit que bien après des secondes de silence que les deux hommes attendaient une réponse de sa part.

Pardonnez moi ...

Le 12 mai donc ... J'en suis navrée mais je ne serais pas disponible à ce moment là ... Un voyage d'étude de SE Richelieu ... Je dois l'accompagner .. Je m'en voudrais de manquer à ma parole.

La Vicomtesse n'en menait pas large. Pour ne pas dire qu'elle avait carrément honte de dire à Nicolas qu'elle serait absente. Mais la raison était donnée, avec le moins d'embages possible.

J'aurais aimé être là ... Je ... Je suis sincèrement désolée Nicolas.