[Procès public] Procès contre Ascram: trouble à l'ordre public

Ingeburge était trop concetrée par sa lecture du Codex provençal pour faire attention à l'appel du juge Il faut dire que le passage lu était des plus intéressants, il traitait de la procédure devant les tribunaux de Provence, notamment la question du passage des témoins.

Intriguée soudain par le silence régnant autour d'elle, elle releva la tête et aperçut qu'on la regardait. Comprenant que c'était à son tour de s'exprimer, elle se leva et se présenta face à la Cour.

Elle dit d'une voix calme :
_ Je me nomme Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, résidente aixoise et prêtre de la Très Sainte Eglise Aristotélicienne.

Pour ma part, je puis déjà affirmer que je n'étais pas présente lors du supposé échange entre Dame Ascram de Beogora et le sieur Kalanquin de Cianfarano. Je ne vais donc pas témoigner de quelquechose que je n'ai ni vu ni entendu, ce ne serait que ouïe-dire. Je ne compte pas me rendre coupable de parjure, je laisse cela à d'autres.

Si je suis présente aujourd'hui ce n'est, n'en déplaise à la dame de Saint Saturnin les Avignon, pour parler du suzerain de ladite dame car il me semble qu'il ne s'agit pas du procès de celui-ci, pourquoi dès lors en parler?
Je suis présente pour vous brosser le portrait de Dame Ascram de Beogora, femme du seigneur de Vitrolles et bien plus encore.
Je ne sais pas si ce qui lui est reproché est vrai mais ce que je sais sans le moindre doute, c'est la femme qu'elle est.
Je l'ai accompagnée depuis bien longtemps maintenant. Je lui ai dispensé sa pastorale, cours qu'elle a suivi avec sérieux et réussite. Je l'ai baptisée en la Cathédrale d'Aix où les Provençaux ont pu se rendre compte de sa foi éclatante et de son respect des valeurs aristotéliciennes. Je l'ai ensuite fiancée puis mariée. Mais surtout, je l'ai intronisée diaconesse et j'ai eu la chance, oui la chance car les clercs de qualité ne se rencontrent pas à chaque coin de rue, de l'accompagner dans les premiers temps de son nouveau ministère.

C'est la raison de ma présence aujourd'hui. Grâce à mes différentes charges au sein de la Très Sainte Eglise Aristotélicienne, j'ai eu l'occasion de rencontrer un nombre incalculable de personnes. J'ai croisé des croyants, des fidèles, des hérétiques, des gens perdus. J'ai aussi croisé de nombreux clercs, j'ai encouragé des vocations, j' ai formé certains ecclésiastiques.
C'est sur cette expérience que je puis fonder ma connaissance de Dame Ascram. Elle est investie, consciencieuse, travailleuse, rigoureuse, ouverte, compréhensive. Et Dieu sait combien des gens de cette trempe font cruellement défaut à ma belle Provence.

Alors, pour conclure, je vous dirais de regarder cette femme, de la regarder en dehors de toute considération, en dehors de toute pression. Vous y verrez ce que j'y vois, ce que ces paroissiens y voient : une femme au cœur pur avec ses idées et ses opinions qu'elle exprime avec franchise. Ce qui est loin d'être le cas de la majorité.

Je vous remercie d'avoir bien voulu me laisser m'exprimer.

Ingeburge salua les membres du tribunal puis retourna à sa place.

Suite à l'intervention d'Eminia Sélène Loews, le juge Rhadamentes hésita à faire intervenir le bon et loyal soldat D'Haran. Il n'aimait guère lorsque le silence était bafoué, par un discours, bien que ne s'adressant qu'à son voisin de banc, tenu à voix trop haute. Il décida finalement de laisser passer.

Vint ensuite le témoignage d'Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, dont il écouta attentivement le témoignage.

Le procès pouvait avancer, petit à petit, nous arrivions à un moment important, le réquisitoire... Rhadamentes donna ordre de modifier le tableau d'avancement, puis fit un signe à Aymé.

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Procureur, Aymé Von Frayner, nous vous écoutons.

Rhadamentes, chagriné, apprenait le départ d'Aymé. Mais tout n'était pas noir, puisqu'une nouvelle et prometteuse Procureur allait arriver. Le juge ordonna au soldat D'Haran de permettre l'entrée de dame Karealyn, puis, s'exprima en ces termes:

Suspension d'audience jusqu'à l'arrivée de dame Karealyn.

Invité

Héloïse avait accueilli l'annonce de la suspension d'audience avec un soulagement mêlé de déception. Soulagement, car elle avait besoin d'une pause, et déception car c'était loin d'être terminé encore.

Elle songeait de nouveau à ce qui l'avait amenée devant ce tribunal, se disant que, même si ses paroles avaient dépassé ses pensées, il n'en restait pas moins qu'elle avait exprimé ce qu'elle ressentait. Elle était responsable de ses actes, et elle seule.

Réfléchissant aux propos de son défenseur, elle reconnaissait qu'elle avait manqué de respect à un homme qui, même si elle pensait qu'il ne le méritait pas vraiment, possédait le titre de Marquis.

Elle était parfaitement consciente qu'une "punition" s'imposait, ne serait-ce que pour ne pas donner lieu à une jurisprudence pouvant donner l'idée à d'autres que la noblesse pouvait inconsidérément être bafouée et insultée.

Elle soupira, se demandant si elle devait en toucher un mot à son avocat.

Maxom arriva, il vit qu'il y avait une place au fond du Tribunal il s'assit, il avait fini sont travail et voulu voir comment ce passer un Procés, il avait ouï dire que Ascram était en Procés, il s'assit et ecouta ...

Invité

Héloîse observait quelques araignées qui tissaient allègrement leurs toiles, quand elle fut distraite par l'arrivée d'un Maxom qui, visiblement, était sorti et revenu sans avoir alerté les gardes.

De toute évidence, le temps s'était arrêté ici. Tous paraissaient figés dans l'attente d'un évènement quelconque.
Prendre son mal en patience, adage à mettre en pratique sur le champ...

Pendant ce temps, Fra Edorazio méditait sur la vacuité du vide, autrement dit son absence d'existence intrinsèque. Autant dire qu'il ne s'ennuyait pas devant d'aussi passionnantes réflections pentadimensionnelles.

Et puis, surtout, de temps en temps, il jetait un coup d'oeil à sa charmante cliente, et songeait qu'il serait ravi d'offrir une nouvelle paire de cornes toute neuve au Senhor de Vitrolles.

Les choses étant ce qu'elles sont, Edorazio glissa aussi un oeil langoureux sur les traits durs du visage d'Oceane. Puis, comme il s'ennuyait toujours, il entreprit de dessiner des croquis sur un palimpseste. Un cheval, une amazone, une nouvelle forme d'arquebuse, un castelet perché sur une falaise au bord de la mer...

Après une très longue suspension d'audience, dut entre autre à un changement de procureur, le nouveau ayant eu à réétudier tout le dossier, Et pas des moindres, entre deux dépôts de plaintes, des recherches d’identifications, et j'en passe et j’en oublie, et des meilleurs…. Les témoignages ne facilitaient pas une décision, aucun des deux ne se rapportaient aux faits. Quand à l’avocat de la défense….

Alors que tout le monde s'était réinstallé, le Procureur se leva et prit la parole :

Votre Honneur,
Sa Majesté le Marquis de Provence, Kalanquin de Cianfarono
Dona Ascram,
Senor et Dona de Provencao,

Attendu que l'accusée Dame Eloïse dicte Ascram a tenu des propos déplacés, voir outrageants à l'égard de sa majesté Kalanquin de Cianfarano, marquis de Provence, dict Lordfear. Etant ainsi le plus Haut dignitaire de Provence.

Attendu que tout acte commis à l'encontre d'une personne à caractère respectable est considéré comme une circonstance aggravante.

Attendu que l’avocat de la défense plaide coupable, évoquant malgré tout des circonstances atténuantes.

Nous Karealyn, Procureur de Provence, demandons, des excuses publiques et 100 écus d’amende. A la demande expresse de Lordfear, je suis prête à proposer une journée de prison en rp en Avignon .

Citation :: II-1 du livre I du présent codex.
Article II-1.4 :
Les représentants du clergé aristotélicien, les nobles et conseillers comtaux en exercice, quelle que soit leur nationalité, ainsi que les élus provençaux ou les ministeriaux membres des hautes institutions ayant autorité en Provence, durant l'exercice de leurs fonctions sont considérés comme personne à caractère respectable.
Tout acte commis par ou à l'encontre d'une personne à caractère respectable seras considéré comme une circonstance aggravante.

Citation :: Article II-1.5 :
La peine minimale pour indécence verbale est de 1 écu d'amende et des excuses publiques. une peine, ne dépassant pas 5 jours de travaux d'intérêt général et 150ecus d'amende pourra être prononcée.

La parole est à la défense pour sa dernière plaidoirie.

Après une longue, très longue suspension d'audience, le procès reprenait. Jetant un coup d'œil au public, Rhadamentes se demandait combien d'entre eux étaient encore éveillés, lui-même tombant de sommeil. Quoiqu'il en soit, il écouta soigneusement le réquisitoire de dame Karealyn, puis fit réajuster le tableau, c'est qu'avec cet intermède, il valait mieux reclarifier les choses, que chacun sache où nous en étions:

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Puis, regardant le banc des accusés, le juge reprit:

Maître Edorazio, vous avez la parole

Edorazio discuta brièvement avec sa cliente...

Invité

Héloïse, après avoir écouté avec attention la Procuraire, puis son avocat, se pencha vers ce dernier et lui dit à voix basse :

"Je n'ai pas très bien saisi le sens du Réquisitoire : les peines demandées sont-elle cumulées, ou bien dois-je comprendre que le Marquis proposerait comme seule peine une journée de prison en Avignon ?"

Puis, plus bas :

"Croyez bien que, si tel était le cas, j'accepterais cette "punition"..."

La voix du Juge Rhadamentes se fit entendre, mais n'eut pas l'air de réveiller âmes qui vivent....peut-être s'étaient ils momifiés depuis le temps qu'ils étaient là à attendre.

Maître Edorazio, vous avez la parole

Karea regardait l'assistance, ils n'avaient pas l'air de se réveiller. Fit signe de faire distribuer des verres et des brocs d'eau pour les aider à sortir de leur torpeur due à l'attente.

Regarda le fond de la salle, le Soldat d'Haran était bien à sa place devant la lourde porte.

Elle tourne la tête en entendant les murmures entre l'accusée et son avocat, se demandant se qu'ils pouvaient mijoter.

Elle attendait la suite, c'est à dire la plaidoirie de l'avocat de la défense, se disant aussi qu'une intervention de sa Majesté le Marquis, ne serait-ce que le fait de bouger un doigt serait le bienvenu.

Se lève enfin.. ne comprend pas trop le choix de sa cliente.

Nous souhaiterions négocier...
Nous acceptons les excuses publiques.
Néanmoins, la somme exigée nous parait excessive. Nous proposons donc, pour la diminuer, une peine de prison symbolique. Une journée et une nuit, par exemple. Et un écu tout aussi symbolique.

Hum... sinon, nous serions ravis de négocier une peine bien plus constructive avec Sa Majesté. Ma cliente pourrait rendre service à l'Etat. Une sorte de travail d'intérêt général... en échange, le dossier de ma cliente n'alourdirait pas son casier. Serait-il donc possible que le Marquis vienne discuter d'une peine adéquate avec ma cliente, en toute discrétion ?

Approuve d'un geste de la tête

Je n'y vois pas d'objection. Tout ceci bien entendu sous couvert de l'acceptation par le juge.

Si ces négociations aboutissent à une peine d'emprisonnement en Avignon, la Garde Marquisale par le biais de son Sénéchal Oceane da Pazzi, assurera le transport d'Ascram jusqu'au Geôles avignonnaises.

Il se leva, attendant qu'on lui indique où se dérouleront les négociations*

[Je suppose que cette négociation se fait en public ici même dans ce topic, sachant que l'intérêt de ce RP étant justement d'être public :-) Autant donc faire comme si les personnages allaient dans une pièce à coté par exemple]

Invité

Entendant la seconde proposition, Héloïse s'interrogea longuement. Il ne lui était jamais venu à l'esprit cette solution... Quel genre de service pourrait-elle donc rendre à l'Etat ? Ses capacités n'étaient somme toute que limitées, du moins celles connues du public, mais elle était intéressée.

De même que le Marquis, elle se leva. On leur mettrait certainement une pièce à disposition pour négocier.

[je suis d'avis aussi de rester sur ce topic, mais considérer la discussion comme privée]

Invité

Alex qui dormait profondément comme tout ceux présent dans cette salle se réveilla en sursaut

DES GERMAINS

Regarda autour de lui et s'aperçut qu'il rêvait... Malheureusement pas de germains de à l'horizon; rien que des provençaux. On s'ennuierait tout l'hiver...

Il se rendormi un peu passionné par ce procès trépidant

Rhadamentes écouta la dernière plaidoirie de la défense, bien courte, et failli s'étrangler lorsque Maitre Edorazio signifia qu'il "acceptait" les excuses publiques. Était il conscient que la peine qui serait prononcée, s'il y en avait une, ne serait aucunement soumise à son acceptation?

Vint l'intervention de Sa Majesté, puis le juge repris la parole en ces termes:

Il est tout de même dommage d'attendre la fin d'un procès pour se dire que, finalement, on négocierait bien. Il aura sans doute fallu toute la durée de l'audience pour que les parties prennent conscience que la discussion et la négociation permette d'effacer bien des différents et de désamorcer des conflits. Soit.

Ce procès ayant déjà longuement duré, je me vois mal prononcer une nouvelle suspension d'audience, afin que des négociations se tiennent à l'écart. Nous les tiendront donc ici même. Je vous prie, par conséquent, Votre Majesté, Dame Ascram, de vous rassoir

[Hrp]Les tenir dans cette même pièce permet plus d'interactions entre joueurs, les spectateurs n'étant ainsi pas en simple mode "lecture", mais pouvant dès lors réagir sur ce qu'ils entendent[/Hrp]

La défense souhaiterait donc orienter en partie la peine vers des travaux d'intérêts généraux. Sa Majesté propose l'emprisonnement en Avignon. Afin de juger de la sévérité de la peine, pourriez vous, Votre Majesté, me définir la dureté de la vie dans les geôles avignonaises, que je ne connais que fort peu? Et par la même, y aurait il d'ingrat travaux que vous pourriez proposer à Dame Ascram à son éventuelle sortie de geôles, afin de permettre, dans ce cas de figure, de la réinsérer dans notre société?

Aux paroles du Juge, Kalanquin se réinstalla sur son siège

La prison du château marquisal se place sous l'entière responsabilité de la Garde Marquisale, qui en assure le fonctionnement. La Garde décide de la fréquence des repas ou du confort ou non de la geôle. Confort étant un bien grand mot, le but de l'incarcération étant de rendre les conditions de vie rudimentaires, afin que le condamné puisse réfléchir sur sa faute.

Mais en cas de condamnation, vous aurez tout loisir pour discuter avec le Sénéchal sur votre façon d'envisager les conditions de cette incarcération.

Concernant les taches ingrates...a vrai dire...ma finalité n'est pas l'humiliation..mais simplement de faire respecter les différents statuts de notre pays. Alors je ne sais pas si ce que je vais proposer est ingrat, mais je vais rester dans le domaine de la Garde Marquisale, puisque si jamais monsieur le Juge vous décidez de la culpabilité d'Ascram, j'aimerai qu'à sa sortie de Prison elle doive s'engager pour une période obligatoire d'un mois au sein de la Garde Marquisale.

La Garde Marquisale ayant pour prérogatives de me défendre et de défendre le domaine marquisal, la symbolique de l'insultant devant ensuite risquer sa vie pour l'insulté est assez plaisante dans une finalité de peines en adéquation avec les aspirations de notre justice.

Je parle volontairement de "risquer" sa vie, puisque je dois envoyer Océane en mission sous peu. Ascram l'accompagnerait.

Se lève, méfiant. Rouge. Presqu rubicond.

Pardonnez-moi votre Majesté, mais... avec tout le respect que je vous dois, quelles garanties avons-nous que cette mission ne soit pas à ce point risquée qu'elle soit synonime de peine de mort ? De même, quelles garanties que Dona Oceane n'aura pas tout loisir pour... faire taire ma cliente à jamais, au détour d'un chemin ?

Parce que bon... "c'est pas à un vieux singe" etcaetera... O tempora o mores : argumentum baculinum... "Ho bios brakhus, hê de tekhnê makra" comme aurait dit Aristote. Vous voyez ce que je veux dire, hum ?

Invité

Faut pas charier Edo...tu sais bien que si y'avait un risque, si minime soit il, y'aurait plus chat à la garde Marquisale...en tout cas, nous abimez pô Scram...elle est chouette la petite!
Marquis...tu veux pas de moi aussi comme punission à toutes mes exactions verbales???
C'est vrai quoi...y'a que des gonzesses qui sont acceptées...et pour des broutilles en plus!!! je suis allé bien plus loin que Sram!!! et rien...nib, peau d'balle, walou!!!
C'est à desespérer de la froideur de la justice Marquisale...je dois aller jusqu'ou moi?????

Heu...quesque je fou là moi?...

En entendant la peine du Marquis, Alexis se demanda que pouvait être cette occulte institution qui pullule à Avignon, et qui est parait-il chargée de sa protection ?... ah oui, la garde marquisale, composée d'une seule personne, le chien de garde du pseudo-souverain, hum, ils semblent recruter maintenant, même obligés de faire les prisons et les asiles pour trouver des membres :roll:

Personnage mort. Nombre d'interventions : 740 Date d'inscription : 12/09/2007

Océane, elle, évita de trop penser........... :roll:

Et esquissa simplement un sourire à la proposition.

Invité

Se penche vers Kika

Moi aussi je trouve qu'elle est chouette Ascram, on a qu'a attaqué la garde marquisale. A deux on se la fait elle est toute seule dans sa garde la Oceanne !

Invité

Réveillé par le vacarme, il aperçu sa belle, il lui fit un sourire puis se tourna en direction de la porte, une énorme envie de s'évader, on aurait dit que des siècles s'étaient écoulés...

Invité

Ascram somnolait, bercée par les bourdonnements d’une mouche qui ressemblait étrangement à l’évêque de Toulon. Elle se ressaisit lorsqu’un ronflement caractéristique se fit entendre du côté de Prouvencao. Quant à son avocat, il était resté figé et semblait avoir perdu sa langue. Rien n’était sorti des « négociations ». Elle s’agita un peu sur le siège puis, n’y tenant plus, se leva et prit la parole.

Votre Honneur,

Je pense que le Bâtonnier est plongé dans des pensées qui l’emportent bien loin de ce tribunal, et je me propose de le remplacer et me défendre moi-même, tout ceci n’ayant que trop duré.

Ce ne sera pas difficile, puisque je reconnais les faits. Je suis tout à fait consciente de la nature insultante des termes employés, mais l’époque était propice à ce genre d’emportement : on n’avait toujours pas nommé de Comte, et les discussions et attaques sempiternelles contre le Concordat et, au-delà de ça, contre l’église, m’avaient exaspérée et j’ai réagi de façon impulsive et immodérée, il est vrai.

Pour les mots que j’ai prononcés à l’encontre du Marquis et du Marquisat, je présente mes plus sincères excuses, mais je tiens à préciser que je ne renie en rien le fond de ma pensée. Ma manière de l’exprimer a certes été violente, et n’aurait pas dû être telle. Je la regrette.

Votre Honneur, je m’en remets à votre sagacité pour rendre un verdict satisfaisant les deux parties.

Elle se rassit avec soulagement, jetant un coup d’œil à son époux, tentant de déchiffrer ses pensées, puis attendit le verdict sereinement.

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